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Accouchement à domicile : un drame relance le débat entre soignants

Une semaine après le décès, en Ille-et-Vilaine, d’une femme qui avait décidé d’accoucher à domicile, le débat est vif sur cette pratique marginale mais qui interroge l’encadrement des accouchements.

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Publié le 25 novembre 2023 à 18h30, modifié le 26 novembre 2023 à 05h50

Temps de Lecture 4 min.

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C’est un drame très rare mais qui a réveillé, dans les cercles de soignants et au-delà, des questionnements sur l’encadrement des accouchements : le décès, le 17 novembre, près de Fougères (Ille-et-Vilaine), d’une femme de 37 ans qui avait décidé d’accoucher à son domicile, sous la supervision d’une sage-femme, a amené une large frange de médecins, gynécologues obstétriciens et anesthésistes en tête, à rappeler leurs fortes réserves, voire leur franche opposition, à cette pratique.

Un millier de naissances seraient des accouchements à domicile, sur plus de 700 000 recensées chaque année. Il n’empêche, « il nous est impossible de cautionner une telle pratique, souligne Joëlle Belaisch-Allart, présidente du Collège national des gynécologues et obstétriciens français. Le risque de mortalité maternelle et du bébé est nettement plus élevé dans un contexte non médicalisé. » « La dangerosité potentielle de l’accouchement à domicile doit être dénoncée, insiste Bertrand de Rochambeau, à la tête du Syndicat national des gynécologues-obstétriciens de France, et il en est de même de tout ce qui peut favoriser ce choix, et de tout ce qui galvaude les risques encourus. »

Sur ces risques, les médecins montés au front l’assurent : les femmes « manquent d’informations ». « On confond grossesse à bas risques – pour une parturiente jeune, sans antécédents particuliers… – et accouchement à bas risques, explique ainsi Estelle Morau, présidente du Collège des anesthésistes-réanimateurs en obstétrique. Or, un accouchement sans risque, ça n’existe pas : les complications sont imprévisibles, même après une grossesse normale. »

« La demande existe »

Hémorragie, embolie amniotique, césarienne en urgence : dans ces situations, « chaque minute compte », ont coutume de dire les soignants, qui insistent sur les « garanties » apportées par les ressources d’un hôpital. « Le retard de prise en charge est l’un des critères de morbi-mortalité maternelle qui pèse le plus », poursuit la docteure Morau, qui exerce au CHU de Nîmes et siège au Comité national d’experts sur la mortalité maternelle. Une instance qui expertise environ 80 dossiers de mortalité maternelle par an, « en incluant les décès en “pre”, “per” et “post” partum, pour savoir ce qui aurait pu être fait différemment », explique-t-elle.

Concernant les faits du 17 novembre, un transfert à l’hôpital, pour une césarienne, n’a pu sauver ni la mère ni l’enfant. Une enquête en recherche des causes de la mort a été ouverte par le parquet de Rennes. « Aucune mise en cause [n’est prononcée] à ce stade », fait savoir le procureur, Philippe Astruc. L’autopsie de la mère n’ayant pas permis de déterminer la cause du décès, des analyses médico-légales ont été ordonnées. Une autopsie du nourrisson, décédé in utero, a également été pratiquée.

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