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« Bibi », un important narcotrafiquant français, relâché à Dubaï avant son extradition

Abdelkader Bouguettaia, 36 ans, avait été interpellé début novembre 2023 dans la foulée d’une visite du ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, aux Emirats arabes unis, destinée à renforcer la coopération judiciaire. Il a finalement été remis en liberté mi-décembre par la justice émiratie.

Par  et

Publié le 09 janvier 2024 à 17h59, modifié le 10 janvier 2024 à 07h25

Temps de Lecture 2 min.

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La route centrale Sheikh Zayed Road, à Dubaï, le 3 juillet 2023.

La capture de « Bibi » avait pris des airs de trophée. Début novembre 2023, quelques jours après une visite éclair du ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, aux Emirats arabes unis, la police locale annonçait l’arrestation du narcotrafiquant français Abdelkader Bouguettaia, connu de ses proches, comme des enquêteurs, sous le sobriquet de « Bibi ». Considéré par l’Office anti-stupéfiants (Ofast) comme une « cible d’intérêt prioritaire », cet homme de 36 ans, contre qui Interpol avait émis une notice rouge, avait été condamné en mai 2023 à neuf ans de prison par le tribunal de Lille. Il est aussi le protagoniste de plusieurs investigations en cours.

Abdelkader Bouguettaia, visé par un mandat d’arrêt national depuis le 10 décembre 2021 et un mandat d’arrêt européen depuis le 7 février 2022, était recherché dans le cadre d’un dossier d’instruction de la Juridiction nationale chargée de la lutte contre la criminalité organisée (Junalco) à la suite de la découverte, en juillet 2020, de 2,5 tonnes de cocaïne acheminées depuis le port de Carthagène (Colombie) vers le port du Havre (Seine-Maritime), où la drogue avait été découverte dissimulée dans une cargaison de sucre.

La satisfaction des autorités françaises s’est transformée en amertume. A la mi-décembre, la justice émiratie a libéré le trafiquant havrais, selon une information confirmée au Monde par le parquet de Paris, qui précise que « les éléments en vue de sa remise ont été remis par les autorités françaises, mais celle-ci n’a pu être organisée dans le délai légal de quarante jours, à l’issue desquels il a été libéré ».

Volte-face

Les autorités judiciaires émiraties justifient leur refus de remettre le détenu à la France au motif qu’elles n’auraient pas reçu toutes les pièces nécessaires à l’accomplissement de cette procédure. Un argument qui ne convainc guère les autorités françaises, déçues d’une telle volte-face mais pas étonnées pour autant. En effet, les relations sont chaotiques en matière de coopération judiciaire, et la mise en œuvre effective des extraditions est entachée d’incompréhension, voire nimbée de mystère.

« Echanges riches autour de notre coopération sécuritaire et judiciaire, de la lutte contre les narcotrafiquants », s’était pourtant enthousiasmé, dans un tweet, le ministre de l’intérieur, pour commenter sa visite du 25 octobre espérée fructueuse. « Le ministre et son homologue [Saif Ben Zayed Al Nahyane, vice-premier ministre et ministre de l’intérieur] ont souligné la qualité de la relation bilatérale », avait aussi signalé son entourage à son retour… Mais le coup d’éclat de l’arrestation du fugitif havrais n’aura pas résisté à l’intransigeance des autorités judiciaires émiraties.

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