A six mois de l’ouverture des Jeux olympiques (JO), les hôpitaux d’Ile-de-France sont eux aussi dans les starting-blocks et font face à un défi de taille : comment s’organiser pour un été à nul autre pareil qui doit voir défiler, selon les estimations officielles, quelque quinze millions de visiteurs en plus des athlètes et de leurs accompagnateurs ? Comme dans d’autres secteurs, la question sensible des ressources humaines est prioritaire.
A l’hôpital, la période estivale est toujours tendue : en raison des congés des soignants, une partie des lits ferment ; encore plus ces dernières années, marquées par les difficultés de recrutement. Les trois semaines des JO, étalées entre juillet et août, constituent une difficulté supplémentaire, puisqu’il s’agit de proposer une offre de soins supérieure : l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), mastodonte francilien de trente-huit établissements, a calculé qu’il lui faut ouvrir 360 lits supplémentaires (sur un total de 8 000 pour un mois d’août « ordinaire »), dans une soixantaine de services identifiés « en première ligne », ainsi que quatre blocs opératoires d’urgence en plus. C’est en tout cas l’objectif, à ce stade.
« Soins critiques, chirurgie orthopédique et digestive, services d’aval des urgences… Nous avons ciblé les filières qui risquent d’être les plus sollicitées, explique Florent Bousquié, directeur du cabinet du directeur général de l’AP-HP, Nicolas Revel. Nous prévoyons aussi de mobiliser davantage SAMU et SMUR. » Reste à trouver les bras, des médecins, infirmiers, aides-soignants, ambulanciers… Soit quelque 800 équivalents temps plein, sur la base du volontariat.
Un coup d’accélérateur a été mis sur l’organisation des congés. Les plannings de l’été, qui, d’ordinaire, ne « remontent » qu’en mars, ont été réclamés avant Noël 2023, et même dès le mois de novembre dans les soixante services cibles. « Nous avons demandé à nos professionnels, dans ces services, s’ils acceptent d’être présents pendant les JO, en fixant quelques bornes, reprend M. Bousquié. Tous doivent pouvoir prendre deux semaines consécutives et ceux qui acceptent de reporter ou de placer sur un compte épargne-temps leur troisième semaine de congé seront indemnisés. »
« Une vraie déconvenue »
Une prime a été prévue. Selon une note interne, diffusée en octobre 2023, que Le Monde a pu consulter, elle s’articule autour de quatre montants : 2 500 euros brut pour les médecins qui repousseraient cinq jours d’affilée de congé, pour travailler d’autant ; de 1 000 à 1 200 euros brut pour les personnels de catégories A et B (infirmiers, techniciens, cadres intermédiaires) pour trente-cinq heures travaillées, 800 euros pour les aides-soignants et ouvriers de catégorie C.
Il vous reste 64.33% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.