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Narcotrafic : radiographie de la menace en France

Dans son rapport sur « l’état de la menace », l’Office antistupéfiants (Ofast) décrit le rôle des groupes criminels étrangers et français, alors que le marché de la cocaïne est en forte expansion. Cette montée en puissance s’accompagne d’une exacerbation de la violence.

Par  et

Publié le 10 février 2024 à 05h40, modifié le 10 février 2024 à 18h50

Temps de Lecture 5 min.

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De la cocaïne saisie par les douanes françaises dans un conteneur au port de Loon-Plage, près de Dunkerque, le 3 août 2020.

Il pourrait s’agir là d’un rapport d’analyse économique vantant un marché à la croissance sans pareille. L’histoire à succès d’un produit dont la valeur est multipliée par trente après qu’il a traversé l’Atlantique. C’est d’ailleurs sur le constat d’une réussite agricole sud-américaine que s’ouvre la version 2023 de « L’Etat de la menace liée aux trafics de stupéfiants », une étude de 80 pages décryptant les enjeux du narcotrafic en France. Ce texte rédigé par l’Office antistupéfiants (Ofast), que Le Monde a pu consulter, a d’abord pour horizon les champs de coca colombiens, qui jamais n’ont permis de produire autant de cocaïne (1 738 tonnes en 2022, soit + 24 % par rapport à l’année précédente).

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Selon l’étude, cette production massive de « coke » ajoutée à celles des autres drogues traditionnelles (cannabis et héroïne notamment) mais aussi aux substances de synthèse fabriquées en Europe constituent les « ferments » des trafics de stupéfiants touchant la France. A la fois pays de transit et de consommation à la « circulation intense » de drogues, elle s’affirme aujourd’hui comme un théâtre d’action majeur des groupes criminels organisés (GCO).

« Si les organisations criminelles étrangères représentent des fournisseurs de cocaïne pour les réseaux français de revente au détail, des entités françaises s’immiscent néanmoins dans l’importation du produit grâce à des alliances d’opportunité », souligne le rapport de l’Ofast. En suivant la chaîne logistique, les groupes criminels organisés colombiens (tel que le Clan del Golfo) et péruviens (Sentier lumineux) ont la mainmise sur la production.

L’importation et la vente en gros, en revanche, échoient à des acteurs plus variés, comme les mafias italiennes, les groupes belgo-néerlandais (la Mocro Maffia) ou encore les cartels des Balkans, du Mexique, les groupes albanais, brésiliens, vénézuéliens et surinamais. Les organisations criminelles françaises, essentiellement dévolues à la distribution au détail, lorgnent elles aussi, pour les plus ambitieuses, l’importation et la vente en gros.

« Une montée en puissance »

Parmi les organisations internationales qualifiées de « majors » du trafic de drogue, aucune ne dédaigne le territoire français, dont les façades maritimes servent d’interface de choix pour accéder au marché européen. Les enquêtes récentes dévoilent une présence « sporadique » sur le territoire national de membres de groupes criminels colombiens. Assez pour constituer « un point de vigilance ».

Les trafics liés aux cartels mexicains ne sont à ce stade qu’« indirects ». Ils se matérialisent notamment en Polynésie française, sous la forme d’« ice » – méthamphétamine synthétique ultra-puissante vendue à 2 500 euros le kilo. Quant aux trafiquants brésiliens implantés au nord de leur pays, ils ont désormais « investi la Guyane », au fil de leurs activités criminelles de prédilection : trafic de cocaïne, orpaillage illégal, vols à main armée. Le Primeiro Comando da capital, un groupe très puissant et structuré, déjà implanté au Portugal, est aussi suspecté d’avoir introduit certains de ses affiliés en France métropolitaine.

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