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Des jeunes atteints du trouble « borderline » apprennent à mieux vivre grâce à une thérapie de psychoéducation

Un centre d’aide à la régulation émotionnelle de l’hôpital Edouard-Herriot de Lyon propose des séances de psychoéducation pour apporter à ces patients, souvent en proie aux idées suicidaires, des ressources pour se comprendre et tenter de remédier à leur souffrance psychique.

Par  (envoyée spéciale à Lyon)

Publié le 25 février 2024 à 10h40, modifié le 26 février 2024 à 06h58

Temps de Lecture 5 min.

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Elise, Marie, Léa, Juliette, Célia, Oriana… Elles sont une petite dizaine à participer, ce lundi de la mi-décembre, à leur première séquence de psychothérapie de groupe proposée par le Centre d’aide à la régulation émotionnelle (CARE), un lieu et un dispositif innovants ouverts, en mars 2022, dans le pavillon M de l’hôpital Edouard-Herriot de Lyon (Hospices civils de Lyon). Ce même bâtiment qui abrite l’unité de psychiatrie de crise.

La proximité n’est pas une coïncidence : toutes – ou presque – ces jeunes femmes (dont le prénom a été modifié) réunies à 14 heures dans la salle d’activité du premier étage du bâtiment ont vécu une hospitalisation en urgence pour une crise suicidaire, avant d’arriver ici. De très jeunes femmes – la moitié a entre 18 et 20 ans, la plus âgée a 27 ans – qui ont un autre point commun : avoir été diagnostiquées, durant leur(s) précédente(s) hospitalisation(s), pour un trouble de la personnalité borderline.

Ce trouble, évoqué dès 1938 par le psychanalyste américain Adolph Stern, et dont le modèle de compréhension a beaucoup évolué depuis les années 1980, est encore peu connu. Pourtant on le retrouve chez 9 % des personnes se présentant aux urgences (médicales et psychiatriques), et chez 20 % des patients hospitalisés en psychiatrie, explique le binôme de soignantes, qui inaugure la séance, la psychiatre Emeline Houchois et l’infirmière Aurane Savolle. Une façon d’ancrer leurs souffrances psychiques dans une réalité partagée, sans la banaliser.

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Cette première séquence sera suivie d’une vingtaine d’autres, sur six mois, proposées sur la base du volontariat et organisées en plusieurs cycles ou modules : d’abord, quatre séances d’initiation à la compréhension du trouble borderline, puis cinq séances autour de la « tolérance à la détresse », suivies de six autres sur l’« efficacité interpersonnelle » (mieux réagir face aux perturbations mentales), conclues par six séances, encore, sur la « régulation émotionnelle » (pour développer des stratégies d’apaisement en situation de crise).

A chaque rencontre, les intervenants changent – médecins, infirmières ou psychologues, tous très impliqués dans le programme depuis son lancement. Mais un même « fil conducteur » : inscrire les patientes aussi loin que possible dans ce parcours de soins pour leur permettre de comprendre leur trouble. « L’objectif est de les placer en position d’actrices de la thérapie, presque de cothérapeutes, sur le principe de la psychoéducation, pour apaiser le mal-être et éviter la réitération suicidaire. Mais aussi pour ouvrir, dans un rapport collaboratif, un chemin vers la guérison qu’elles pourront poursuivre en autonomie », explique la psychiatre Charline Magnin, à l’initiative du dispositif CARE.

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