Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Medicharme, groupe d’Ehpad privés, est en banqueroute, une première en France

La banqueroute de l’entreprise d’établissements pour personnes âgées et handicapées illustre la gravité de la crise économique qui frappe le secteur.

Par 

Publié le 26 février 2024 à 11h15, modifié le 26 février 2024 à 11h51

Temps de Lecture 5 min.

Article réservé aux abonnés

La faillite était un secret bien gardé. Seule une annonce dans Les Echos du 24 novembre informait les lecteurs attentifs de la « recherche de candidats pour reprise du contrôle d’une holding de tête, soit des titres, soit des actifs », sans mention du nom de Medicharme. Elle sera officielle jeudi 29 février. Jour où le tribunal de commerce de Nanterre devrait placer le groupe privé d’établissements pour personnes âgées et handicapées en liquidation judiciaire. Ses 43 établissements, dont 34 Ehpad, vont devoir trouver repreneur sous peine de fermer leurs portes. La banqueroute de Medicharme est une première en France. Elle illustre la gravité de la crise économique qui frappe le secteur.

Neuvième acteur du secteur privé lucratif, Medicharme gère 2 011 lits répartis dans six régions et emploie 1 230 salariés. Au terme de la procédure de vente, dite « prepack-cession », le mandataire judiciaire désigné par le tribunal, Marc Sénéchal, a trois semaines pour remettre les offres aux magistrats.

Fin mars, le tribunal devrait rendre publics les noms des repreneurs retenus. Les acquéreurs n’auront ni à éponger les dettes de l’entreprise – qui s’élèvent à 150 millions d’euros –, ni à supporter le coût d’éventuels licenciements. Les établissements sont mis en vente pour un euro. « Notre objectif est de sauver le maximum d’établissements, confie au Monde Delphine Mainguy, présidente de Medicharme. Si quelques-uns n’ont pas de repreneur, nous organiserons le transfert des résidents pour préserver leur prise en charge en lien avec les agences régionales de santé (ARS). » Les salariés « continueront à être payés et seront accompagnés dans leurs démarches, poursuit Mme Manguy. Une cellule psychologique sera mise en place ».

Des établissements vendus par chambre

Créé en 2015, le groupe a été conçu à une époque où le secteur en plein essor attirait les investisseurs. Son modèle économique n’a pas résisté au repli brutal de l’activité des Ehpad. Mise au point par le fondateur, Patrick Boulard, la mécanique était pourtant bien huilée. Medicharme s’est développé grâce à l’achat d’Ehpad, revendus chambre par chambre à des investisseurs institutionnels ou à des particuliers en quête de placements défiscalisés. Chaque Ehpad de Medicharme verse des loyers à ses bailleurs. Les établissements sont aujourd’hui détenus par quelque 1 100 propriétaires.

La vente des chambres permet de rembourser les dettes contractées pour acheter des Ehpad. Et dégage une plus-value. Mais la martingale immobilière suppose que la charge des loyers n’absorbe pas plus de la moitié des bénéfices.

Il vous reste 66.24% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.