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Un bébé secoué et deux accusés, dont l’un est forcément innocent

Le père et le grand-père de Louna, morte à l’âge de 2 mois, en 2017, comparaissent depuis le début de la semaine à Paris. Les deux hommes nient. Voilà le vertige de ce procès, résumé par l’avocate générale : « Aujourd’hui, c’est l’un ou l’autre. »

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Publié le 14 mars 2024 à 09h03, modifié le 15 mars 2024 à 15h45

Temps de Lecture 3 min.

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Louna est morte le 5 mars 2017, à l’hôpital Necker, à Paris, après six jours de coma. Elle était âgée de 2 mois, et présentait toutes les caractéristiques du bébé secoué – rupture des veines ponts, hématome sous-dural, ainsi qu’une fracture du crâne laissant imaginer que l’enfant avait été, en outre, projeté contre une surface dure.

Ce drame s’est transformé en une affaire judiciaire des plus épineuses puisque deux hommes sont accusés – le père et le grand-père de Louna, Sébastien et Didier D., 35 et 61 ans –, bien qu’un seul des deux ne puisse, matériellement, avoir commis les secouements mortels. Le juge d’instruction n’ayant pu écarter catégoriquement la responsabilité de l’un ou de l’autre, tous deux ont été renvoyés devant la cour d’assises de Paris et comparaissent, depuis le lundi 11 mars, côte à côte, sans s’adresser la parole. Sandrine R., la mère de Louna (qui a requis l’anonymat), est assise en face, côté partie civile.

Dans l’attente d’un logement, Louna, son frère, Lucas (2 ans), et ses parents étaient hébergés dans le petit appartement parisien de Didier D., où l’on se serrait donc à cinq dans 40 mètres carrés. Le 27 février 2017, à 17 h 45, Louna souriait et ne présentait aucun signe anormal lorsque sa mère est partie travailler. A partir de là, Sébastien et Didier D. se sont tour à tour retrouvés seuls pendant un moment avec Louna.

Un long moment pour Sébastien D. : de 17 h 45 à 22 h 36, heure à laquelle sa compagne et son père sont rentrés à la maison – ils travaillaient au même endroit, chez Carrefour. Un très bref moment – « Trois ou quatre minutes », selon les parents –, à partir de 22 h 36, pour Didier D., venu dans la chambre où dormait sa petite-fille, tandis que Sébastien D. regardait la télévision dans le salon et que Sandrine R. se préparait une aspirine et un sandwich dans la cuisine.

« J’ai besoin de savoir qui a fait quoi »

Alertée par un étrange gémissement, cette dernière a alors rejoint Didier D. dans la chambre de sa fille qu’elle a trouvée en train de convulser dans les bras de son beau-père, ce qui l’a poussée à appeler les secours. « La brièveté du temps de présence de Didier D. avec l’enfant n’est pas incompatible avec la commission des violences », a estimé le juge d’instruction.

Voilà donc le vertige de ce procès, résumé par l’avocate générale, Annabelle Philippe : « Aujourd’hui, c’est l’un ou l’autre. » Les deux accusés nient. L’un d’eux préfère, pour l’heure, garder son terrible secret et maintenir toute une famille dans le doute. Sept ans de dissimulation peuvent-ils céder la place à la vérité en cinq jours de procès ?

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