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Au procès du père et du grand-père d’un bébé secoué, l’impossible aveu

Louna était morte à l’âge de 2 mois, en 2017. Les dénégations des deux accusés, jeudi, n’ont pas eu le même poids : l’avocate générale a requis sept ans de prison contre le père, et demandé l’acquittement du grand-père.

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Publié le 15 mars 2024 à 10h47, modifié le 15 mars 2024 à 15h45

Temps de Lecture 4 min.

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Pour commencer, jeudi 14 mars, la présidente de la cour fait projeter sur les écrans de la salle d’audience la photo de Louna, minuscule bébé aux grands yeux noirs, vêtue d’une robe rose. Torrent de larmes instantané à la barre, où se tiennent côte à côte Sébastien D., 35 ans, petit homme enrobé au cheveu grisonnant, et Didier D., 61 ans, plus petit homme, plus enrobé, au cheveu plus grisonnant et plus rare. La photo de Louna restera à l’écran toute la journée.

Le père et le grand-père de cette petite fille morte le 27 février 2017, à l’âge de 2 mois, du syndrome du bébé secoué, sont tous deux accusés d’avoir commis le geste fatal. Chacun nie. Le père accuse à demi-mot le grand-père, qui refuse d’incriminer son fils à voix haute. Le juge d’instruction de cette affaire, dans l’incapacité d’écarter catégoriquement la responsabilité de l’un ou de l’autre, a préféré laisser au jury populaire de la cour d’assises de Paris le soin de trancher. Mercredi, la mère de Louna, Sandrine R., s’était plantée devant son ex-conjoint et son ex-beau père. « J’ai besoin de savoir qui a fait quoi », avait-elle lancé. Les yeux dans les yeux, les deux ont promis n’y être pour rien.

« Vous vous rendez bien compte qu’il y en a un des deux qui ne dit pas la vérité, lance la présidente, Isabelle Pulver, qui mène ces douloureux débats avec un étonnant mélange de finesse et de simplicité brute. Vous vous rendez bien compte qu’il y en a un des deux qui a envoyé soit son père soit son fils devant la cour d’assises, et que la famille a explosé parce que l’un de vous deux garde le silence. Vous comprenez que c’est intenable comme situation ? »

Ça l’est nettement devenu, au fil de l’audience, pour l’un des deux accusés : le père de Louna. A l’époque des faits, Sébastien D. vit, avec sa compagne, leur fille Louna, et le premier fils (Lucas, 2 ans) que sa compagne a eu d’un autre homme mais qu’il a reconnu, chez Didier Dutertre, dans un deux-pièces du 20e arrondissement de Paris, où il faut se serrer en attendant de trouver un logement.

« Elle était raide, tétanisée »

L’emploi du temps du 27 février 2017 est parfaitement établi : vers 14 h 30, Didier D. part travailler (au supermarché du coin). A 17 h 45, Sandrine R. part à son tour travailler (au même supermarché), laissant Sébastien D. seul avec Lucas et Louna, qui allait encore très bien à ce moment-là, et a même souri à sa mère sur le départ. Didier D. et Sandrine R. reviennent ensemble du travail à 22 h 36 – cette dernière calculait son temps de trajet, et a regardé son téléphone en rentrant.

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