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Les évêques s’opposent au projet de texte sur la fin de vie

Réunis en assemblée plénière, les hiérarques de l’Eglise catholique de France ont signé collectivement un texte, mardi 19 mars, réaffirmant leur rejet de la réforme souhaitée par Emmanuel Macron.

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Publié le 19 mars 2024 à 11h33, modifié le 19 mars 2024 à 14h08

Temps de Lecture 4 min.

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Le sanctuaire de Notre-Dame de Lourdes (Hautes-Pyrénées), en novembre 2023.

Voilà des années qu’un sujet de société ou qu’un projet de réforme ne les avait pas autant mobilisés. Des années que les évêques de France, freinés dans leur parole par le poids des révélations incessantes sur les violences sexuelles commises par des membres du clergé, n’avaient pas exprimé une telle opposition à une future législation.

Depuis quelques jours, pourtant, les hiérarques de l’Eglise catholique ont décidé de se faire entendre par tous les moyens possibles sur le futur projet de loi sur la fin de vie. Entretiens, tribunes, passages sur des plateaux de télévision ou dans des émissions de radio à des heures de grande écoute, le clergé se déploie pour marquer une opposition franche et claire à la réforme souhaitée par Emmanuel Macron.

Dans un entretien conjoint aux quotidiens nationaux La Croix et Libération paru le 10 mars, le président de la République avait indiqué souhaiter faire voter une loi ouvrant une « aide à mourir » sous « conditions strictes ». Pour tenter de faire entendre leur voix en amont des débats parlementaires prévus, à ce stade, pour le mois d’avril, les évêques français, réunis à Lourdes (Hautes-Pyrénées) en assemblée plénière, ont décidé de voter un texte collectif, mardi 19 mars.

« Refus de la mort provoquée »

« Avec beaucoup de nos concitoyens, chrétiens ou non, croyants ou pas, avec un très grand nombre de soignants, dont nous voulons saluer l’engagement, la compétence et la générosité, nous réaffirmons notre attachement à la voie française du refus de la mort provoquée et de priorité donnée aux soins palliatifs », écrivent-ils collectivement dans le texte que Le Monde s’est procuré.

Ils répondent aussi au président de la République qui qualifiait, dans l’entretien, son futur texte de « révolution d’humanité et de fraternité » : « N’est-il pas plus humain de soulager la souffrance que de mettre un terme à la vie ? N’est-il pas plus fraternel d’offrir à chacun la fin de vie la mieux accompagnée plutôt que de l’interrompre par un geste létal ? Notre idéal démocratique, si fragile et si nécessaire, ne repose-t-il pas sur l’interdit fondateur de donner la mort ? »

Pour l’Eglise catholique de France, l’introduction d’une possibilité d’administrer un produit dans le but de permettre aux personnes qui le souhaitent de mourir est une « ligne importante d’un point de vue anthropologique ».

« Derrière ses néologismes et même s’il ne le dit pas comme ça, le président propose le suicide assisté ou l’euthanasie. Nous ne sommes pas les seuls à le faire remarquer. Et ce n’est pas parce qu’on ne dit pas les mots qu’on ne propose pas de faire les actes. Après une réflexion assez longue, on ouvre donc grand la porte au suicide assisté », relève Vincent Jordy, archevêque de Tours. Pour le prélat, la situation change donc radicalement avec ce futur projet de loi : « Jusqu’ici la vie était accompagnée jusqu’au bout. Désormais il s’agira d’injecter un produit qui donne la mort », analyse-t-il.

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