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Au procès du « violeur de Tinder », la colère débordante d’une plaignante : « Tu vas brûler, Salim ! Regarde-moi dans les yeux ! »

Salim Berrada, 38 ans, est jugé devant la cour criminelle de Paris pour treize viols et quatre agressions sexuelles. Ses dénégations exaspèrent les parties civiles.

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Publié le 27 mars 2024 à 02h00, modifié le 27 mars 2024 à 07h51

Temps de Lecture 2 min.

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Voilà une semaine qu’elle bouillonne, serre les dents, ne quitte pas des yeux celui qu’elle accuse de l’avoir violée en 2016. A chaque fois que Salim Berrada s’exprime depuis son box, Charline (le prénom a été modifié), jambes tremblotantes et regard sombre, marmonne des commentaires outrés et des insultes, ou alors elle oublie de seulement marmonner et toute la salle l’entend, ses voisines essaient de la calmer, les avocats de la défense se retournent d’un air interrogateur, le président la rappelle à l’ordre.

Charline est l’une des plus jeunes plaignantes de l’affaire qui est jugée devant la cour criminelle de Paris depuis le 18 mars ; elle avait 18 ans lorsqu’elle a rencontré l’accusé, qui en avait douze de plus. Vendredi 22 mars, cette jeune femme aux longs cheveux roux, qui a maintenant 26 ans, s’était levée pour venir à la barre avec toute sa colère, c’était son tour, son dossier était le neuvième sur les dix-sept étudiés à l’audience (treize viols, quatre agressions sexuelles).

Le temps d’une déposition tremblante, elle avait raconté, comme d’autres avant et comme d’autres depuis, l’invitation par ce jeune photographe de mode pour un shooting dans son studio du 20e arrondissement de Paris, le verre d’alcool avec lequel elle y avait été accueillie, l’ivresse anormalement brutale, et un rapport sexuel non consenti alors qu’elle n’était pas en pleine possession de ses moyens.

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A la fin de sa déposition, elle s’était tournée vers Salim Berrada pour lui adresser quelques mots – « Repens-toi ! » – avant de regagner sa place. Depuis son box, l’accusé avait contesté : « A aucun moment pendant qu’on était en train de coucher ensemble, elle ne m’a dit “non, arrête”. » Charline s’était levée et avait quitté la salle.

« Je plains toutes les femmes de ta vie ! »

Mardi 26 mars, la cour s’est penchée sur le quinzième dossier, une agression sexuelle ; la plaignante concernée était absente. Charline, elle, a pris place sur les bancs des parties civiles, comme tous les jours, et a écouté attentivement.

Pour la quinzième fois, Salim Berrada a nié tout acte sexuel contraint. Pour la quinzième fois, il a simplement reconnu qu’il a pu se conduire de manière abjecte, mais pas illégale. Pour la quinzième fois, il a supposé que son accusatrice avait dû, inconsciemment, réécrire l’histoire. Il a fini par reprocher à une autre d’avoir menti purement et simplement lors de son récit face à la cour quelques jours plus tôt.

Sur les bancs des parties civiles, le niveau d’exaspération maximal est atteint. Charline n’en peut plus, elle se lève, elle hurle : « Tu vas brûler, Salim ! Tu vas brûler ! Regarde-moi dans les yeux ! » Une voisine du rang de derrière tente de la maîtriser et lui met la main sur la bouche ; elle se débat, furieuse, un brouhaha de stupeur monte dans le prétoire.

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