A mesure que les virages se succèdent dans le col du Labouret, le nombre de camions de gendarmes garés sur le bord de la route augmente. On finit par arriver au village du Vernet, au creux d’une vallée entourée par les montagnes enneigées des Alpes-de-Haute-Provence, et au centre de l’actualité depuis dimanche 31 mars. Et puis la route s’arrête là, bloquée par une barrière. « La barrière la plus connue de France », s’amuse une gendarme. L’accès au hameau du Haut-Vernet est interdit par arrêté municipal pris par le maire, François Balique, jusqu’au dimanche 7 avril. Seuls les habitants, contrôlés par les gendarmes avant de s’engager sur la route, peuvent passer.
En cette fin des fêtes de Pâques, la commune est à nouveau prise dans le tourbillon médiatique après le dernier rebondissement dans un mystère qui durait depuis huit mois. Dimanche, dans un court communiqué, le procureur de la République d’Aix-en-Provence, Jean-Luc Blachon, a annoncé que des ossements du petit Emile Soleil avaient été retrouvés, à proximité du hameau du Haut-Vernet (Alpes-de-Haute-Provence). C’est là-bas que l’enfant, âgé de 2 ans et demi au moment de sa disparition, avait été aperçu pour la dernière fois le 8 juillet 2023, vers 17 h 15, alors qu’il passait ses vacances d’été chez ses grands-parents.
Pour les habitants, c’est un nouveau choc. « C’est très difficile en ce moment. On est au courant de rien et, honnêtement, on préfère ne rien savoir. C’est terrible ce qu’il se passe », souffle une riveraine entre deux bouffées de cigarette. D’autres ne cachent pas leur ras-le-bol de la situation et de voir plus de journalistes sur place ces derniers jours que d’habitants à l’année. « C’est ridicule. Il y a des choses plus intéressantes à raconter en France en ce moment », grogne un couple.
« L’heure est au deuil »
Les parents d’Emile, Marie et Colomban, avaient réagi, ce dimanche, à la découverte des ossements de leur fils par l’intermédiaire d’un communiqué transmis par leur avocat, Me Jérôme Triomphe. « Si cette nouvelle déchirante était redoutée, l’heure est au deuil, au recueillement et à la prière », peut-on y lire. « Marie et Colomban savent désormais en ce dimanche de la résurrection qu’Emile veille sur eux dans la lumière et la tendresse de Dieu. (…) Marie et Colomban tiennent à remercier l’ensemble de ceux qui les ont aidés et soutenus ainsi que les juges d’instruction et les enquêteurs pour leur travail, leur professionnalisme, leur engagement personnel et leur humanité qui leur ont été d’un très grand réconfort ces derniers mois et en particulier en ce jour », est-il écrit, en précisant qu’il n’y aura « pas d’autres déclarations » de leur part.
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