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Mortalité maternelle : une femme meurt tous les quatre jours en France

Selon un rapport de Santé publique France et de l’Inserm publié mercredi 3 avril, sur la période 2016-2018, 272 décès ont été recensés, du début des grossesses à un an après leur fin. Le suicide, les hémorragies obstétricales et les maladies cardiovasculaires sont parmi les principales causes, et 60 % de ces morts sont évitables.

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Publié le 03 avril 2024 à 10h00, modifié le 04 avril 2024 à 14h42

Temps de Lecture 3 min.

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La mortalité maternelle ne baisse pas en France. Le rapport de l’enquête nationale confidentielle sur les morts maternelles, rendu public mercredi 3 avril par Santé publique France et l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), fait état de 272 décès maternels sur la période 2016-2018, soit une femme tous les quatre jours, et 11,8 décès pour 100 000 naissances.

« La mortalité maternelle reste rare, mais il faut rester vigilant, résume Catherine Deneux-Tharaux, directrice de recherche à l’Inserm et responsable scientifique de l’enquête, car un certain nombre de facteurs de risques comme l’âge ou l’obésité chez les femmes enceintes sont de plus en plus fréquents. Ces événements disent aussi quelque chose de notre système de santé. »

Si la France se situe à un niveau correct à l’échelle européenne et fait mieux que l’Italie ou le Royaume-Uni, elle fait moins bien que la Norvège ou encore le Danemark. Surtout, selon les experts (épidémiologistes, gynécologues obstétriciens, sages-femmes, anesthésistes-réanimateurs, psychiatres et médecins internistes) qui ont analysé ces décès, 60 % d’entre eux sont considérés comme « probablement » (17 %) ou « possiblement » (43 %) évitables.

Santé mentale

Pour mesurer cette mortalité, tous les décès survenus pendant la grossesse – à quarante-deux jours (une référence ancienne qui historiquement correspondait au retour des règles) et jusqu’à un an suivant sa fin, comme le recommande l’Organisation mondiale de la santé (OMS) – ont été pris en compte, et ce, quelle que soit la cause de la mort, liée à la grossesse, l’accouchement et leurs suites. « Cette période jusqu’à un an est d’autant plus importante que l’OMS met l’accent sur l’importance de la santé mentale des femmes et que la plupart des suicides surviennent au-delà de ces quarante-deux jours », précise-t-elle.

Avec quarante-cinq décès, le suicide est désormais la première cause de mortalité jusqu’à un an, le pic survenant vers quatre à cinq mois après l’accouchement. Il s’agit souvent de femmes dont c’est la première grossesse, qui ont déjà eu des antécédents psychiatriques avérés ou des troubles du comportement alimentaire. L’un des leviers pour éviter ces décès est d’agir, selon la directrice de l’Inserm, sur une meilleure connaissance des signes de mauvaise santé mentale par tous les intervenants.

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés La dépression post-partum, un mal enfin mesuré en France

« Et pour les femmes qui ont déjà des antécédents psychiatriques et planifient une grossesse, il faut créer un parcours de soins coordonné entre les médecins de ville et ceux de la maternité. Quand l’enfant est arrivé, trop souvent, on agit comme si l’histoire était terminée alors qu’on sait que les mois du postpartum sont une période de grande fragilité pour la femme », souligne Catherine Deneux-Tharaux. Dans les autres causes indirectes de mortalité maternelle, les décès liés aux maladies cardiovasculaires (trente-neuf cas) viennent en deuxième position. Mais ces pathologies représentent la première cause de mortalité à quarante-deux jours. Là encore, les experts prônent une meilleure formation de tous les professionnels de la périnatalité.

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