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Gabriel Attal joue la carte « taxe lapins » et « bonus » pour réduire les déserts médicaux

Le premier ministre a précisé, samedi dans un entretien à plusieurs journaux, des pistes déjà avancées. En chiffrant les objectifs du gouvernement : récupérer l’équivalent de 15 à 20 millions de rendez-vous médicaux chaque année.

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Publié le 07 avril 2024 à 13h16, modifié le 08 avril 2024 à 09h30

Temps de Lecture 3 min.

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 Village de  l’Orne à la recherche de médecin généraliste, le 23 septembre 2022.

Comment, alors que les déserts médicaux s’aggravent, pousser plus de médecins libéraux à participer à la permanence de soins, les soirs, les week-ends et les jours fériés ? Comment regagner ce « temps médical » qui manque pour recevoir des patients, sans pouvoir compter, en tout cas pas avant 2030-2035 et les effets attendus de la réforme du numerus clausus à l’université, sur davantage de praticiens ?

Dans un entretien donné à plusieurs titres de la presse régionale, samedi 6 avril, le premier ministre, Gabriel Attal, a précisé certaines des pistes déjà esquissées dans son discours de politique générale, le 30 janvier. En chiffrant les objectifs gouvernementaux : c’est l’équivalent de 15 à 20 millions de rendez-vous médicaux chaque année que l’exécutif espère récupérer.

Pas de mesures contraignantes à ce stade : pour que « chaque Français ait un médecin de garde à moins de trente minutes de chez lui » en dehors des horaires de journée, M. Attal joue la carte des incitations, tout en assurant qu’il n’hésitera pas, si cela ne suffisait pas, à réintroduire l’obligation de garde supprimée en 2003. Un « chiffon rouge » pour les médecins libéraux. « Nous misons sur la solidarité territoriale, en proposant un bonus aux médecins qui accepteront d’aller faire une garde un peu plus loin que leur périmètre habituel ou deux gardes plutôt qu’une tous les six mois », précise-t-on au cabinet du premier ministre, sans en dire plus sur les modalités ni le niveau de ce « bonus ».

Sur ce sujet sensible, les chiffres sont connus : 95 % du territoire est aujourd’hui couvert par la permanence de soins, selon les données de l’ordre des médecins. « Aujourd’hui, 5 % du territoire n’est pas couvert, et [même] là où il l’est, la situation se dégrade, avance-t-on à Matignon, en laissant entendre que le nombre de professionnels impliqués est insuffisant. Ce sont des moments [après 18 heures] où on renonce aux soins ou alors on va aux urgences, ce qui [y] entraîne une embolie. »

Négociations

Autre levier gouvernemental : la participation à la permanence de soins d’autres professionnels de santé, infirmiers, sages-femmes et dentistes. « Les infirmiers pourront ainsi apporter une première réponse, un “filtre”, pour que les médecins se concentrent sur les cas essentiels », précise-t-on dans l’entourage de M. Attal.

Ces annonces interviennent alors que les médecins libéraux sont engagés dans la dernière ligne droite des négociations conventionnelles avec l’Assurance-maladie pour redéfinir, pour les cinq années à venir, leurs conditions d’exercice et de rémunération. Des négociations qui avaient échoué en 2023, et qui restent compliquées : elles ont été suspendues, le 4 avril, et quatre des six syndicats représentatifs du secteur ont appelé à rejoindre les cliniques privées dans un appel à la grève, à compter du 3 juin.

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