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Darmanin et Dupond-Moretti face à la « menace sécuritaire » du narcotrafic

Après Eric Dupond-Moretti la veille, la commission d’enquête sénatoriale sur l’impact du narcotrafic a conclu son cycle d’auditions, mercredi 10 avril, en entendant le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin.

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Publié le 11 avril 2024 à 09h31, modifié le 11 avril 2024 à 09h44

Temps de Lecture 3 min.

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Eric Dupond-Moretti, ministre de la justice, et Gérald Darmanin, ministre de l’intérieur, à Paris, le 5 avril 2024.

« Je pense que la drogue est la plus grande menace sécuritaire que connaît notre pays. » Face aux membres de la commission d’enquête sénatoriale sur l’impact du narcotrafic, mercredi 10 avril, le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, a réussi son coup : imposer les termes du débat. Comprendre : les siens. Ce préambule posé de manière aussi tranchée, comment douter de la nécessité de s’attaquer frontalement à cette « menace qui nous touche collectivement » ? En interrogeant non le fond mais la méthode, comme s’y est essayé Jérôme Durain (groupe socialiste, écologiste et républicain), combatif président de la commission au sujet des opérations « Place nette XXL ».

Fers de lance de l’action gouvernementale dans le domaine de la lutte contre le trafic de drogue, ces opérations sont parfois dénoncées – y compris par certains policiers – comme des démonstrations de force à l’efficacité discutable. Au-delà d’une « communication XXL », produisent-elles « réellement des effets en termes de déstructuration des réseaux » ?, a interrogé le sénateur de Saône-et-Loire.

« On a quand même saisi 3,6 tonnes de cannabis, 13 millions d’euros d’avoirs et quasiment 1 000 armes », a répliqué M. Darmanin, qui a avancé le chiffre de 7 177 interpellations pour 365 défèrements. « Ça fait 5 % », a ironisé le sénateur M. Durain.

Le ministre a par ailleurs pleinement assumé la dimension communicationnelle d’une stratégie qui, en s’attaquant au deal de rue, bousculerait également le « haut du spectre », c’est-à-dire les réseaux structurés dirigés par des caïds souvent réfugiés à l’étranger, « dans les pays du Golfe » notamment. Ce lien entre des opérations d’envergure menées sur la voie publique et la mise hors d’état de nuire de trafiquants internationaux est toutefois fortement contesté par les services spécialisés, qui défendent la nécessité d’enquêtes de longue haleine.

Création d’un parquet national antidrogue

M. Darmanin a surtout admis que son action visait moins à éradiquer le trafic qu’à « empêcher les organisations criminelles de devenir financièrement trop importantes ». Dans cette perspective, a-t-il ajouté, « tout le monde doit s’occuper de la drogue » : magistrats spécialisés en matière financière mais aussi services fiscaux ou organismes sociaux comme l’Urssaf. Le ministre a cependant reconnu que cette approche transversale pêchait encore. « Il faudrait que ce soit de l’interministériel XXL », a résumé M. Durain, en plaidant pour un « chef de filât à construire (…) du côté judiciaire et du côté des forces de l’ordre ».

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