Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Les accusations contre Patrick Pelloux reposent la question des violences sexistes et sexuelles dans les hôpitaux

L’infectiologue Karine Lacombe a dénoncé, dans « Paris Match », des pratiques de harcèlement moral et sexuel de la part de l’urgentiste. A la suite de ces révélations, le ministre délégué à la santé veut réunir associations et professionnels pour travailler à une « réponse globale et ferme ».

Par 

Publié le 12 avril 2024 à 19h53, modifié le 13 avril 2024 à 09h04

Temps de Lecture 2 min.

Article réservé aux abonnés

Le médecin urgentiste Patrick Pelloux, à Paris, le 7 juin 2022.

C’est une figure médiatique du monde médical qui a remis la question des violences sexuelles et sexistes à l’hôpital sur le devant de la scène. L’infectiologue Karine Lacombe, connue du grand public depuis la crise due au Covid-19, a accusé, dans un article de Paris Match en date du 10 avril intitulé « #metoo à l’hôpital, les masques tombent », l’urgentiste Patrick Pelloux de harcèlement moral et sexuel. La professeure avait évoqué à plusieurs reprises auparavant, sans jamais le nommer, un médecin senior au comportement de « prédateur sexuel », côtoyé à l’hôpital Saint-Antoine, à Paris, au début des années 2000.

« Je ne dénonce pas une personne en particulier, je rapporte des faits qui illustrent le côté systémique du harcèlement sexuel à l’hôpital », a expliqué Karine Lacombe auprès de Franceinfo, vendredi 12 avril. Patrick Pelloux, à la tête de l’Association des médecins urgentistes de France, a démenti ces accusations, assurant, dans Paris Match, n’avoir « jamais agressé personne », mais reconnaissant avoir été « grivois » dans le passé. Sollicités par Le Monde, l’un comme l’autre n’ont pas donné suite.

« De moins en moins d’omerta »

Dans un tweet marqué d’un #metoo, posté vendredi, le ministre délégué à la santé, Frédéric Valletoux, a tenu à déclarer que « le sexisme et les violences sexuelles n’ont pas leur place à l’hôpital », indiquant qu’il comptait réunir associations, employeurs et professionnels pour travailler sur une « réponse globale et ferme ». La réunion aura lieu « à la fin du mois », précise-t-on dans son entourage.

Dans les rangs des praticiens et des médecins, s’il n’est pas question de nier les violences sexistes et sexuelles qui touchent l’hôpital, on se refuse à commenter ces accusations. « Nous ne sommes pas juges, il n’est pas question de participer à une forme de tribunal médiatique, c’est le rôle de la justice », réagit Anne Geffroy-Wernet, présidente du Syndicat national des praticiens hospitaliers anesthésistes-réanimateurs élargi, qui appelle à « faire attention à ne pas juger avec notre regard d’aujourd’hui les gestes et les remarques d’une autre époque », il y a vingt ou trente ans, alors que « l’esprit carabin était partout, et [que] des gestes et des remarques, qui ne sont plus possibles, ne prêtaient alors pas forcément à confusion ». Dans sa spécialité vient d’être mise en place une plate-forme, Clash Anesthésie Réanimation, pour que les internes puissent faire remonter de telles violences.

A l’hôpital – comme dans les autres secteurs –, des dispositifs et procédures existent pour accompagner les victimes, décrit Rémi Salomon, à la tête de la Conférence des présidents de commission médicale d’établissement de centres hospitaliers universitaires : « On doit encore améliorer les choses, bien sûr, explique le professeur parisien. Il n’est jamais évident, à l’échelle d’un service, de prendre la parole. La question de la hiérarchie se pose, il faut continuer de faire de la pédagogie et de la publicité sur les instances à saisir. »

Il vous reste 33.07% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.