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Mort de Simone Weber : la « Diabolique de Nancy », une figure marquante de l’histoire criminelle

Simone Weber, morte le jeudi 11 avril à 94 ans, a été condamnée en 1991 pour le meurtre de son ex-conjoint. Ce procès avait connu un grand retentissement, lié à la personnalité de l’accusée.

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Publié le 12 avril 2024 à 09h20, modifié le 12 avril 2024 à 10h08

Temps de Lecture 4 min.

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Simone Weber arrive à son domicile à Nancy, où le juge Gilbert Thiel procède à des perquisitions, le 14 janvier 1986.

Simone Weber, son visage rond et son regard bleu, ses boucles blondes et sa voix haut perchée, cet air de grand-mère respectable dans son chemisier blanc, petite bourgeoise de province tirée à quatre épingles. Simone Weber et la meuleuse à béton avec laquelle elle fut accusée d’avoir découpé son ancien compagnon, ces sacs-poubelles dans lesquels on la soupçonne d’avoir transporté les morceaux, ce tronc mystérieux retrouvé dans une valise lestée d’un parpaing, immergée dans la Marne.

Simone Weber, figure marquante de l’histoire criminelle du pays, est morte jeudi 11 avril à Cannes, à l’âge de 94 ans, sans jamais avoir reconnu le meurtre de Bernard Hettier, dont elle avait été déclarée coupable par la cour d’assises de la Meurthe-et-Moselle en 1991. « Je ne fais pas partie de ceux qui coupent des gens en morceaux pour les mettre dans une valise », avait dit, lors de son procès, celle que la chronique avait rebaptisée la « Mémé flingueuse », la « Mante religieuse » ou la « Diabolique de Nancy », surnom passé à la postérité.

« La Diabolique de Nancy » naît en 1929, se marie une première fois en 1955, elle a cinq enfants, dont deux se suicident à l’adolescence, et travaille tour à tour comme aide-soignante, représentante en mercerie, en assurances ou en produits de beauté, dans le commerce de voitures ou en agence matrimoniale. Divorcée, elle rencontre Bernard Hettier en 1966, il est le compagnon d’une collègue. Leurs chemins se recroisent en 1981, il lui fait la cour, l’idylle dure un an, Bernard Hettier s’en va. « Je n’aurais pas pensé qu’à cet âge on puisse à nouveau tant aimer et tant souffrir », écrit Simone Weber en août 1982.

Faisceau d’indices

Après la rupture, elle l’espionne, le sollicite sans cesse, le harcèle, et puis arrive le 22 juin 1985. Ce jour-là, elle l’attend devant son domicile et, selon le récit de voisins indiscrets, ils entrent chez lui, ressortent une heure plus tard, chacun repart avec sa voiture. Plus personne n’a revu Bernard Hettier.

Simone Weber est arrêtée le 10 novembre 1985. Dans un garage de Cannes, où vit sa sœur Madeleine, les enquêteurs viennent de retrouver la voiture de Bernard Hettier. Dans le coffre, une meuleuse que Simone Weber avait louée la veille de la disparition inquiétante, et dont elle avait déclaré le vol une semaine plus tard.

Ainsi débutent cinq années de détention provisoire, ponctuées de 75 tête-à-tête avec le juge d’instruction Gilbert Thiel, que Simone Weber appelle « mon poussin » dans les bons jours, « Touvier » dans les mauvais. La mise en cause use 25 avocats. Le juge Thiel retourne les lames du parquet de sa maison, laboure les jardins, assèche un canal. L’instruction ne permettra pas d’obtenir de corps, ni de preuve irréfutable, encore moins d’aveu, mais un faisceau d’indices, outre la voiture et la meuleuse.

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