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A Marseille, la légitime défense des policiers municipaux en débat devant le tribunal

Deux policiers qui, en 2019, avaient ouvert le feu à six reprises sur le conducteur d’un véhicule qui refusait de s’arrêter ont connu, mardi 16 avril, un sort judiciaire radicalement différent.

Par  (Marseille, correspondant)

Publié le 16 avril 2024 à 18h52

Temps de Lecture 3 min.

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Deux policiers municipaux marseillais qui, en 2019, avaient ouvert le feu à six reprises sur le conducteur d’un véhicule qui refusait de s’arrêter et tentait de fuir à tout prix ont connu, mardi 16 avril, un sort judiciaire radicalement différent. Jugés tous les deux pour des violences volontaires par personne dépositaire de l’autorité publique avec usage d’une arme à feu, l’un, Lionel M., 37 ans, a été condamné à un an de prison avec sursis et à une interdiction pendant cinq ans de détenir une arme, l’autre, Eric A., 55 ans, a été relaxé. Lors de l’audience, le 26 mars, le parquet avait réclamé contre eux trente mois de prison avec sursis probatoire, estimant que les deux policiers municipaux avaient été mus « par un sentiment d’exaspération » plus que par un état de légitime défense.

Le 28 avril 2019, dans les quartiers sud de Marseille, pour un feu rouge grillé, trois motards de la police municipale rattrapent le véhicule d’Anthony T. qui, refusant de s’arrêter, emprunte un sens interdit et provoque des carambolages avec des automobilistes arrivant dans l’autre sens. Estimant, à un moment donné, que leur collègue situé à l’arrière du véhicule risque d’être écrasé lors d’une seconde marche arrière intempestive du fuyard, les deux policiers municipaux tirent dans le pare-brise.

« J’ai juste voulu protéger de la mort mon collègue », a expliqué au tribunal Lionel M., dont trois des quatre tirs effectués avec son 357 Magnum Manurhin Spécial Police avaient touché le conducteur au cou, à l’épaule et au bras, occasionnant une interruption totale de travail d’un mois. Les deux tirs de son collègue ne l’avaient en revanche pas atteint. C’était la première fois, en sept ans de police municipale pour le plus jeune, en dix-sept ans pour son aîné, qu’ils faisaient usage de leur arme. Devant le juge d’instruction, Eric A. avait justifié avoir visé le pare-brise du véhicule « parce que c’était là où se trouve le conducteur. Mon but était de le blesser afin qu’il arrête la progression du véhicule ».

Vicissitudes procédurales

Le policier municipal situé à l’arrière du véhicule avait sauté sur une voiture en stationnement lorsqu’il avait vu les feux arrière s’allumer. Un témoin surplombant la scène le positionnait cependant à environ trois mètres du véhicule du fuyard, précisant qu’il ne se trouvait pas dans l’axe du trajet. « A l’instant T des tirs, ils n’ont jamais eu la certitude que leur collègue était en danger, avait relevé le procureur Ahmed Chafai dans son réquisitoire. Et pour tirer sur quelqu’un, il faut avoir cette certitude ».

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