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Effondrement de la rue d’Aubagne : quatre mis en examen renvoyés devant le tribunal correctionnel

La chute de deux immeubles avait provoqué la mort de huit personnes, en 2018, à Marseille. Les personnes physiques et morales poursuivies dans cette affaire seront jugées à partir de novembre pour homicides involontaires et blessures involontaires.

Par  (Marseille, correspondant)

Publié le 18 avril 2024 à 01h30, modifié le 18 avril 2024 à 09h24

Temps de Lecture 3 min.

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Portraits des huit victimes de l’effondrement de deux immeubles, survenu le 5 novembre 2018, rue d’Aubagne, à Marseille, le 3 novembre 2020.

Le 5 novembre, un peu après 9 heures, comme chaque année depuis cinq ans, une foule silencieuse se regroupera rue d’Aubagne, à Marseille, devant la « dent creuse », cet espace couvert de ciment blanc, là où s’élevaient les bâtiments des numéros 63 et 65. L’effondrement de ceux-ci, le 5 novembre 2018, avait causé la mort des huit occupants présents dans l’immeuble du 65. Mais, cette année, deux jours après devrait débuter le procès des « auteurs indirects » de cette catastrophe.

Les juges d’instruction Nathalie Roche et Matthieu Grand ont diffusé, mercredi 17 avril, leur ordonnance de règlement, un document de 320 pages au terme duquel ils ordonnent le renvoi devant le tribunal correctionnel de quatre mis en examen. Julien Ruas (Les Républicains, LR), un adjoint au maire chargé à l’époque de la gestion des risques urbains, Richard Carta, un architecte missionné quelques jours avant le drame pour une expertise du 65, rue d’Aubagne, le cabinet Liautard, syndic de cette copropriété, et la société d’économie mixte Marseille Habitat, propriétaire de l’immeuble vide du 63, seront jugés jusqu’au 18 décembre pour « homicides involontaires » et « blessures involontaires ».

Au fil de ce document, les deux juges du pôle accidents collectifs du tribunal judiciaire dressent un catalogue des fautes pouvant être reprochées aux quatre mis en examen « qui ont créé ou contribué à créer la situation qui a permis la réalisation du dommage ou n’ont pas pris les mesures permettant de l’éviter ».

Le 18 octobre 2018, dix-sept jours avant le drame, Richard Carta, expert désigné par le tribunal administratif dans le cadre d’une procédure de péril grave et imminent, lancée par la municipalité marseillaise, commet des négligences, selon les juges. A leurs yeux, « son manque de curiosité est inexplicable », sa visite du bâtiment, dont la façade porte d’impressionnantes lézardes, ne va durer qu’une heure. Il ne descendra pas dans la cave, dont les murs pleins d’eau sont une des causes de l’effondrement, limitant son intervention à la seule pathologie signalée par les services de la ville, le bombement inquiétant d’une cloison au rez-de-chaussée.

Pour les juges d’instruction, cet « expert spécialement qualifié pour les bâtiments anciens ne pouvait méconnaître les principes constructifs de ces immeubles et leurs éventuelles faiblesses ». S’il avait visité les appartements, interrogé les occupants évacués avant que ne soit ordonnée leur réintégration, il aurait été alerté sur la multiplication des indices trahissant un mouvement structurel de l’immeuble : des portes qui ne ferment plus, des fissures qui s’élargissent, des fuites d’eau à répétition…

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