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« C’est un problème de santé publique » : dans une consultation pour de jeunes enfants « surexposés » aux écrans

Un petit qui ne parle pas, fixe difficilement du regard… Des parents inquiets viennent chercher un accompagnement à l’hôpital de Bondy, auprès de la pédiatre Sylvie Dieu Osika. En 2019, quand sa consultation a été lancée, l’âge cible se situait avant 11 ans. Désormais, il est passé sous la barre des 3 ans.

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Publié le 21 avril 2024 à 05h45, modifié le 21 avril 2024 à 11h05

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Yarone, 26 mois, fredonne mais ne parle pas. Ou très peu, quelques paroles peu articulées, « des sons plus que des mots », rapportent Cindy et Ruben (ils ont souhaité ne pas donner leur nom), ses parents, reçus ce lundi de la fin février pour leur premier rendez-vous à l’hôpital Jean-Verdier (Assistance publique-Hôpitaux de Paris) de Bondy (Seine-Saint-Denis). Une consultation de pédiatrie un peu à part : ici, tous les lundis matin, des familles viennent chercher auprès de la pédiatre Sylvie Dieu Osika un accompagnement pour remédier à la surexposition de leurs enfants aux écrans.

La salle où la médecin reçoit le jeune couple, au bout d’un couloir jouxtant les urgences, résonne des mélodies que Yarone reprend en boucle, souvent en tournant en rond, parfois en tapant des mains. Sans s’attarder sur les jouets – train, cubes… – laissés à sa portée. Et c’est bien ça qui a mis sa maman en alerte : « Il est dans sa bulle », s’inquiète-t-elle.

En décembre 2023, durant ses congés, en passant « un peu plus de temps à la maison », Cindy a, pour la première fois, posé un constat : son bébé « vif et souriant des premiers mois », immortalisé dans des vidéos sur son smartphone, s’était replié sur lui-même. « Il nous regardait moins, souriait moins, et chantonnait de plus en plus. » Des mélodies tirées de comptines postées sur YouTube et visionnées sur l’écran de la télévision familiale « laissée allumée tous les après-midi », concèdent les parents avec franchise. En tout cas jusqu’à ce qu’ils mettent le holà : le 26 décembre, ils ont commencé à diminuer le temps d’écran. Le 6 janvier, ils ont éteint la télévision « définitivement » jusqu’au coucher de Yarone et de sa sœur aînée, de deux ans plus âgée. Et demandé à la « nounou » de faire de même.

« Pendant dix jours, ça a été très dur, reprend Cindy, il enchaînait les crises, on aurait dit un drogué. » Depuis, elle le voit « recommencer » à s’intéresser à ses jouets, « recommencer » à babiller, et elle s’en réjouit. Sans réussir à mettre de côté l’inquiétude générée par son comportement ritualisé.

« Reprendre le contrôle »

Après un examen clinique du petit garçon, la pédiatre prodigue des conseils pour poursuivre le « sevrage » et cale un second rendez-vous – possiblement le dernier – trois mois plus tard. « Continuez comme ça, vous avez déjà fait une partie du chemin, les rassure-t-elle. Stimulez-le, jouez avec lui, soyez patients… Le langage est un édifice qui se met en place sur le temps long. En s’attaquant suffisamment tôt au problème, vous avez mis toutes les chances de votre côté. »

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