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Affaire Mis et Thiennot : la fille de la victime demande l’annulation de la révision du procès

Les proches de ces deux hommes condamnés pour meurtre en 1950 avaient obtenu en octobre 2023 que leur dossier soit réexaminé en vue d’une réhabilitation.

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Publié le 29 avril 2024 à 10h19

Temps de Lecture 4 min.

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Soixante-dix-sept ans après, l’affaire Mis et Thiennot n’a pas fini de susciter le débat. Celui-ci paraissait pourtant clos depuis le 5 octobre 2023 : ce jour-là, la commission d’instruction de la cour de révision ordonnait le réexamen du dossier de Raymond Mis et Gabriel Thiennot, ouvrant la voie à la réhabilitation de ces deux braconniers déclarés coupables, en 1950, du meurtre du garde-chasse Louis Boistard, dans l’Indre, quatre ans plus tôt.

Les deux hommes avaient reconnu le meurtre en garde à vue, puis lors de leur premier interrogatoire face au juge d’instruction, avant de revenir sur leurs aveux. Ce qui ne les avait pas empêchés d’être condamnés à quinze ans de travaux forcés par la cour d’assises de la Gironde, la même peine que celle prononcée par les cours d’assises de l’Indre, en 1947, puis de la Vienne, en 1948, deux verdicts cassés pour vice de procédure.

Graciés par le président René Coty en 1954, mais toujours coupables aux yeux de la justice, Gabriel Thiennot et Raymond Mis ont clamé leur innocence jusqu’à leur mort, respectivement en 2003 et 2009. Leurs descendants ont poursuivi le combat : le comité de soutien Mis et Thiennot, fondé en 1980, a multiplié les requêtes en révision, affirmant que les deux jeunes gens, 19 ans à l’époque des faits, étaient passés aux aveux en raison de violences policières subies lors des interrogatoires.

Six requêtes rejetées

Six requêtes en révision ont été rejetées entre 1980 et 2015. La septième, déposée en 2022 et ayant abouti à la décision du 5 octobre 2023, a été la bonne. La différence avec les six premières : l’article 6-II de la loi du 22 décembre 2021 qui permet la révision de « condamnations prononcées par une cour d’assises sous l’empire du code d’instruction criminelle [c’est-à-dire avant 1958] après des aveux recueillis à la suite de violences exercées par les enquêteurs », et autorise la cour de révision à « procéder à l’annulation des pièces du dossier faisant état de déclarations dont il apparaît qu’elles ont été recueillies à la suite de violences exercées par les enquêteurs ».

C’est grâce à cet article que, le 5 octobre 2023, la commission d’instruction de la cour de révision a pu ordonner le réexamen de l’affaire et l’annulation d’une trentaine de pièces du dossier relatives aux aveux des deux condamnés, auxquels il ne peut désormais plus être fait référence. Ainsi expurgé, le dossier a toutes les chances d’aboutir à l’acquittement de Mis et Thiennot. « C’est bon ! On n’est plus qu’à une marche de la victoire », s’était exclamé, en larmes, Thierry Thiennot, fils de Gabriel, après la décision.

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