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A Sevran, derrière les fusillades, l’ombre des guerres de territoire du narcotrafic

La succession de règlements de comptes ces dernières semaines à Sevran et à Aulnay-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis, est venue rappeler l’emprise du trafic de drogue sur ces communes.

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Publié le 11 mai 2024 à 12h00

Temps de Lecture 4 min.

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Des officiers de la police judiciaire examinent la scène où deux hommes ont été abattus, à Sevran, en Seine-Saint-Denis, le 5 mai 2024.

Le premier assaut fut lancé vendredi 3 mai, peu avant minuit. Des rafales tirées au fusil automatique atteignent huit personnes devant le centre culturel Micro-Folie, dans le quartier des Beaudottes, à Sevran (Seine-Saint-Denis). Un homme de 28 ans, touché à deux reprises, décède sur place. La seconde fusillade a lieu en pleine journée moins de soixante-douze heures plus tard, devant une maison de quartier, le dimanche 5 mai, à 18 h 15. Un individu au visage masqué s’avance, crible deux hommes de balles de calibre de 9 millimètres, avant de se volatiliser.

Une semaine après ce week-end meurtrier, le temps du deuil se mêle à celui de l’enquête. Face à deux modes opératoires distincts et des victimes qui n’ont pas toutes le même lien avec les trafics, deux enquêtes ont été lancées en parallèle sous la direction du parquet de Bobigny. Elles ramènent pourtant à une même emprise du narcotrafic, installé de longue date entre Sevran et Aulnay-sous-Bois.

De tels événements ne sont pas de banals faits divers : c’est ce qu’écrivait dans un communiqué, dès le samedi 4 mai, le maire de Sevran (divers gauche), Stéphane Blanchet, encore sous le choc de la nuit précédente. « Le déchaînement de cette violence ne se produit pas par hasard », soulignait-il. La fusillade du dimanche n’a fait que renforcer les besoins d’explications. Elle remet aussi en perspective la tension observée les jours passés. « Cela faisait trois semaines que l’on avait des alertes du côté d’Aulnay-sous-Bois, dans le quartier du Gros-Saule, où des Sevranais étaient impliqués dans des actes de violence », raconte au Monde M. Blanchet. « On craignait qu’il ne se passe quelque chose de très grave. »

Démonstration de force ponctuelle

Les premiers éléments des investigations ne permettent pas d’établir un lien direct entre les drames du vendredi soir et du dimanche après-midi. La fusillade nocturne, plus mystérieuse, rappelle les « arrosages » destinés à intimider des concurrents, à affermir ou à récupérer un territoire de deal contesté entre des clans rivaux, quitte à tirer sans se soucier de l’identité de la cible. D’autant que l’un des douze points de deal recensés dans la ville est situé non loin de là. Celle de dimanche vise en revanche des victimes bien connues des enquêteurs. Leurs noms ramènent à une longue histoire d’attaques et de ripostes, depuis une quinzaine d’années. Car c’est par le sang que se sont réglés les différends commerciaux entre les clans de narcotrafiquants locaux. Des cycles de vengeances dopés par des haines familiales tenaces.

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