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Le narcotrafic marseillais derrière l’incendie d’un cabinet d’expert judiciaire

Le cabinet est souvent désigné par des magistrats chargés notamment d’affaires d’homicides en lien avec les trafics de drogue pour analyser ordinateurs et téléphones. Les petites mains de l’incendie ont été interpellées, pas les commanditaires.

Par  (Marseille, correspondant)

Publié le 14 mai 2024 à 17h06, modifié le 14 mai 2024 à 19h05

Temps de Lecture 3 min.

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Les magistrats chargés de la lutte contre le narcobanditisme le redoutaient, une vague d’interpellations à la fin du mois d’avril est venue le confirmer : l’incendie volontaire, en février, du cabinet d’un expert judiciaire en informatique est signé par une des plus puissantes équipes marseillaises de trafiquants de stupéfiants. « Cette fois-ci, on s’est attaqué à la maison justice et le crime organisé a franchi un cap inquiétant dans ses modes d’actions violentes », a dénoncé un représentant du parquet général lors d’une récente audience devant la cour d’appel d’Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône).

Le 14 février, deux individus franchissent en pleine nuit le portail du laboratoire d’un expert judiciaire en documents informatiques dans un village varois, porteurs chacun d’un jerrican d’essence. Après avoir vainement tenté de pénétrer dans les lieux, les deux jeunes hommes, armés d’un marteau, cassent des vitres du secrétariat, au rez-de-chaussée du bâtiment, dont ils aspergent le sol avant de mettre le feu. Les caméras de surveillance permettent de voir qu’un des deux incendiaires est victime d’un retour de flamme et repart les pieds nus, abandonnant ses chaussures et une chaussette calcinées.

L’incendie est vite maîtrisé et les flammes ont épargné la salle où sont stockés les scellés judiciaires et les outils de travail de l’expert. Ce cabinet est très régulièrement désigné par les magistrats de la juridiction interrégionale spécialisée (JIRS), chargée des plus importantes affaires criminelles, notamment les homicides en lien avec les trafics de drogue. Les analyses d’ordinateurs et de téléphones constituent, en effet, des éléments à charge qui intéressent au plus haut point les enquêteurs. La téléphonie est devenue le nerf de la guerre à travers l’analyse des géolocalisations de lignes et le décryptage des messages.

ADN et boîte de préservatifs

Marque de la gravité des faits, ce ne sont pas moins de trois juges d’instruction de la JIRS qui sont saisis quelques heures après cet incendie volontaire. Des recoupements de lignes téléphoniques et l’analyse des caméras de surveillance permettent d’identifier deux véhicules, un Kangoo duquel sont sortis les deux incendiaires – véhicule volontairement brûlé 350 mètres plus loin – et un C4 ayant permis de remmener à Marseille les auteurs de ces faits.

Le 27 avril, quatre jeunes gens, tous âgés de 18 ans, sont interpellés : les incendiaires et les chauffeurs des deux voitures. Les deux incendiaires, garçons sans histoires, passent aux aveux, accablés, pour l’un, par son ADN retrouvé dans sa chaussette calcinée et sur le mur de clôture, et, pour l’autre, par la trace, quelques heures plus tôt dans une pharmacie marseillaise, de l’achat d’une boîte de préservatifs perdue sur place. Ils ont été recrutés en centre-ville par un vendeur de la cité des Oliviers A. Ce dernier les a conduits dans ce quartier qui figure dans le top 3 des points de vente de drogue marseillais et qui a donné son nom à une équipe de trafiquants de premier plan impliqués, selon la police judiciaire, dans un conflit ayant généré de nombreux assassinats.

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