Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Lutte contre le narcotrafic : les recommandations du rapport sénatorial

« Parquet national antistupéfiants », « DEA à la française »… La commission d’enquête parlementaire, qui rend publiques ses conclusions mardi 14 mai, émet trente-cinq recommandations pour rendre plus efficace la lutte contre le trafic de drogue.

Par , et

Publié le 14 mai 2024 à 09h45, modifié le 14 mai 2024 à 09h54

Temps de Lecture 2 min.

Article réservé aux abonnés

Disséminées au fil des 603 pages du rapport publié mardi 14 mai, les 35 recommandations des sénateurs membres de la commission d’enquête sur le trafic de drogue sonnent comme un appel au réarmement général dans la lutte antistupéfiants. Elles ont notamment pour objectif de renforcer l’arsenal législatif, de donner des moyens supplémentaires aux enquêteurs, mais aussi de refondre les services spécialisés (parquet, cours de justice, police, renseignement).

Un parquet et des cours d’assises spécialisés

Le garde des sceaux, Eric Dupond-Moretti, avait devancé la sortie du rapport en promettant la création d’un Parquet national anticriminalité organisée, chargé des affaires de trafic de drogue. Comme déjà évoqué lors des auditions, ce projet, pensé « sur le modèle du PNAT [Parquet national antiterroriste] et du PNF [Parquet national financier] », est une pierre angulaire des recommandations des sénateurs. Mais sous un autre nom : Parquet national antistupéfiants (Pnast). Cette « chaîne pénale spécialisée » devrait aussi compter des « cours d’assises spéciales pour les assassinats et meurtres commis en bande organisée », ainsi que des juges de l’application des peines spécialisés en matière de criminalité organisée.

Un arsenal pénal étoffé

Volontiers inspirés par la législation antimafia italienne, les sénateurs souhaitent « la création d’un crime d’association de malfaiteurs en vue de la préparation d’un des crimes relevant de l’article 706-73 du code de procédure pénale ». C’est aussi du côté de l’enquête et de l’instruction que doit être mis l’accent, avec l’instauration d’un « dossier coffre », une procédure dont le contenu restera secret pour les avocats, sous le contrôle de la chambre de l’instruction de la cour d’appel, visant à protéger l’efficacité de certaines techniques spéciales d’enquête – dont l’usage est appelé à être développé. Objet de discussions tendues lors des auditions, le régime des nullités de procédure est appelé à être « mieux encadré ».

Un recours étendu aux repentis

Les sénateurs voient dans les informateurs et les repentis des alliés précieux pour les enquêtes antistups. Les différentes modifications proposées à leurs statuts vont dans le sens d’un rôle accru, selon un « véritable statut » favorisant, sous l’égide du futur « Pnast », la création d’une « infiltration civile » pour les informateurs, ainsi que des réductions de peine et des moyens de protection pour les collaborateurs de justice.

La confiscation des avoirs criminels facilitée

« Frapper les narcotrafiquants au portefeuille » : ce slogan, répété lors des auditions comme dans le rapport, se traduit par la proposition d’instaurer « une procédure d’injonction pour richesse inexpliquée », d’« instaurer une procédure de gel judiciaire et de saisie conservatoire des biens des narcotrafiquants » ou encore d’« autoriser la confiscation civile sans condamnation pénale ».

Il vous reste 38.32% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.