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A la CRS 30, soupçons d’homophobie et de « management toxique » pour un officier

Le commandant de l’unité est appelé à comparaître devant le tribunal correctionnel de Metz, jeudi 16 mai. Les syndicats dénoncent aussi la gestion des effectifs au niveau national.

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Publié le 15 mai 2024 à 10h36

Temps de Lecture 3 min.

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C’est un rapport comme les policiers sont fréquemment habitués à en rédiger, pour l’aile froissée d’un véhicule de service ou des relations tendues avec la hiérarchie. Mais cette fois, ce document d’une seule page, que Le Monde a pu consulter, s’écarte des canons du genre.

Adressé à « Monsieur le chef de la délégation de l’inspection générale de la police nationale à Metz », il apparaît comme une sorte de formulaire prérempli dont les blancs attendent d’être comblés dans un but évident : recueillir les témoignages favorables au commandant de la compagnie républicaine de sécurité (CRS) numéro 30 casernée à Châtel-Saint-Germain (Moselle). Ce dernier s’apprête à être jugé par le tribunal correctionnel de Metz, jeudi 16 mai, pour « injure publique à caractère discriminatoire ».

« Durant son audition administrative, précise le rapport prérempli, il a été déclaré au commandant (…) que personne n’avait témoigné à sa décharge en sa faveur. Je tiens donc par le présent à rétablir la vérité ». Le reste de la page est vierge, ne reste plus au futur signataire qu’à y insérer son témoignage à la « décharge » et en « faveur » de l’officier.

Les faits que la justice reproche à ce commandant, expérimenté et considéré comme un bon professionnel par sa hiérarchie, remontent au début de l’année 2023. Alors qu’il s’apprête à prendre la tête de l’unité, au cours d’une réunion de préparation de la traditionnelle cérémonie de commandement, il apprend que le brigadier-chef responsable des transmissions au sein de l’unité sera chargé de la sonorisation de l’événement. D’après les propos rapportés par Le Canard enchaîné à l’époque, l’officier aurait alors affirmé : « Je ne sais pas s’il va s’en sortir avec un micro. Il a plus l’habitude de tenir des bites » – en référence à l’homosexualité de son subalterne.

« Ces mots nous ont révulsés »

Sitôt connue, la sortie avait provoqué la colère d’une grande partie de la compagnie. « Ces mots nous ont révulsés, explique un fonctionnaire sous couvert d’anonymat : ici, tout le monde se fout de son homosexualité, ça fait vingt-cinq ans qu’il est là, c’est un professionnel très estimé et extrêmement compétent. » Et depuis quelques semaines, la diffusion du rapport destiné à soutenir le commandant a instillé au sein de la compagnie « une sale petite ambiance pesante et des gars qui se regardent en chien de faïence », selon plusieurs fonctionnaires.

L’officier, qui conteste avoir tenu des propos homophobes, avait fait amende honorable devant ses troupes. Ses relations professionnelles quotidiennes avec le brigadier-chef, qui partageait notamment le même véhicule au cours de longs déplacements, n’avaient soulevé aucun autre problème.

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