Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Après l’incendie à la synagogue de Rouen, le choc et des soutiens pour la communauté juive

L’homme qui a mis le feu à l’intérieur de l’édifice, vendredi matin, a été tué par les forces de l’ordre. Il s’agit d’un Algérien en situation irrégulière qui faisait l’objet d’une obligation de quitter le territoire français. Des rassemblements ont eu lieu devant l’hôtel de ville de Rouen et sur la place de la République, à Paris.

Par ,  (Rouen, correspondance), et

Publié le 17 mai 2024 à 23h21, modifié le 21 mai 2024 à 13h20

Temps de Lecture 5 min.

Read in English

Article réservé aux abonnés

Rassemblement en soutien à la communauté juive, devant l’hôtel de ville de Rouen, le 17 mai 2024.

Interrogé par les fidèles sur son portable ou par une boucle de messagerie WhatsApp, Chmouel Lubecki, le rabbin de Rouen, n’aura cessé, vendredi 17 mai, de réconforter et d’informer une communauté juive « bouleversée ». Le chef religieux, qui demeure juste en face de la synagogue, n’était pas présent au moment de l’incendie criminel. « Mais ma femme, oui, raconte-t-il, encore sous le coup de l’émotion. Elle était réveillée et a vu la fumée sortir de la synagogue, mais pas l’assaillant. »

Massif rectangle de béton gris, construit en 1950, entouré de bâtisses médiévales, la synagogue s’élève rue des Bons-Enfants, à une centaine de mètres à peine de la célèbre place du Vieux-Marché, au cœur du centre-ville historique. Au petit matin, vers 6 h 45, un ressortissant algérien en situation irrégulière a mis le feu à l’intérieur de l’édifice en y jetant un engin incendiaire. Armé d’un couteau et d’une barre de fer, il a ensuite tenté de s’attaquer aux forces de l’ordre avant d’être abattu.

Les pompiers ont pu stopper rapidement l’avancée du feu et aucune trace du sinistre n’est visible sur les murs extérieurs du lieu de culte. « Mais les dégâts sont conséquents, déplore M. Lubecki. Les livres et rouleaux de la Torah n’ont heureusement pas été touchés, au contraire de la Bimah, l’estrade où se lit la Torah, qui est partiellement brûlée. »

« La bête immonde a frappé »

Depuis le 7 octobre 2023 et l’attaque du Hamas en Israël, la sécurité avait été renforcée aux abords des synagogues françaises, comme l’a rappelé le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, qui s’est rendu sur place en début d’après-midi. Hormis quelques crachats sur la porte de la synagogue, « aucune alerte particulière » ces derniers mois n’aurait permis d’anticiper un tel acte, selon le rabbin Lubecki.

Rouen, ville de 110 000 habitants, compte quelque 200 familles juives, soit un petit millier de personnes. Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées, vendredi 17 mai, pour soutenir la communauté juive devant l’hôtel de ville de Rouen, à 18 heures, à l’appel du maire (Parti socialiste), Nicolas Mayer-Rossignol. « La bête immonde a frappé. S’attaquer à une synagogue, c’est s’attaquer aux juifs, c’est donc s’attaquer à nous toutes et tous, à la République », a tonné l’édile, entouré d’élus de sa majorité de gauche et de l’opposition de droite.

Kristell, une jeune quadragénaire qui préfère rester anonyme, est venue « par solidarité avec la communauté juive ». « Après le meurtre du père Hamel [victime d’un attentat terroriste islamiste en 2016 à Saint-Etienne-du-Rouvray, dans la Seine-Maritime], voilà encore un symbole religieux visé dans la région », soupire-t-elle. Marco, septuagénaire de confession juive, qui ne veut pas non plus donner son nom, a tenu également à participer à cette manifestation, sans toutefois se bercer d’illusions : « Une fois de plus, on dira que c’est exceptionnel. Une fois de plus, on laissera filer… »

Il vous reste 62.54% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.