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Hôpitaux privés et publics : des complémentarités et des frictions

Alors que le secteur privé lucratif menace d’un « arrêt d’activité » pour obtenir une hausse de ses tarifs, il insiste sur son rôle essentiel. Qu’en est-il réellement de la répartition des tâches avec le public ? Cela varie selon les territoires et, surtout, selon les actes réalisés.

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Publié le 17 mai 2024 à 05h45, modifié le 17 mai 2024 à 17h08

Temps de Lecture 7 min.

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L’Hôpital privé de la Seine-Saint-Denis, du groupe Ramsay Sant, à Drancy, le 7 mai 2024.

Comment le rapport de force entre hôpitaux privés et publics évolue-t-il ? Quel est le poids du secteur lucratif ? Est-il un acteur essentiel au maillage territorial, à la continuité des soins, comme il le martèle, alors qu’il se mobilise en menaçant d’une grève à partir du 3 juin pour obtenir de l’Etat une hausse de ses tarifs ? Difficile de répondre à ces questions tant les dimensions à prendre en compte sont nombreuses, et sujettes à débat.

Dans les rangs du public, les mêmes attaques remontent. « Le secteur privé n’assure que très partiellement des missions de service public, ce qui lui permet de concentrer son activité sur les créneaux les plus rentables, comme la chirurgie ambulatoire, tout en fermant allègrement des maternités ou en n’assurant que 5 % de la pédiatrie », dénonce ainsi Christophe Prudhomme, de la CGT-Santé. Et d’insister, pêle-mêle, sur les « dépassements d’honoraires » des praticiens du secteur, les « divers frais pour chambres seules ou autres services », ou encore la domination « des groupes financiers, dont la rentabilité a attiré ces dernières années des investisseurs » pour des hôpitaux privés bénéficiant de la « solvabilisation de la Sécurité sociale ».

La Cour des comptes, dans un rapport datant de 2023, intitulé « Les établissements de santé publics et privés, entre complémentarité et concurrence », vient apporter plusieurs éclairages. Les cliniques représentent un tiers des établissements du territoire : sur quelque 2 989 établissements de santé, 972 sont à but lucratif, décrit le rapport, en se référant aux chiffres au 31 décembre 2020. En médecine, chirurgie et obstétrique – soit le champ d’activité qui représente la majeure partie des hospitalisations –, les établissements publics offrent 66 % des lits et des places, quand le secteur lucratif, lui, en compte 25 % (le privé non lucratif réunissant les 9 % restant).

L’offre hospitalière, publique et privée, a tendance à « se concentrer dans les métropoles et près des littoraux », décrit la Cour, tandis que les dernières données de la direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques, sur l’année 2021, montrent une présence du privé lucratif particulièrement forte sur le pourtour méditerranéen et en Ile-de-France, en banlieue parisienne.

Quatre groupes (Ramsay, Elsan, Vivalto, Alma Viva) portent 70 % de l’activité privée, le reste des cliniques appartenant à des « indépendants », complète Lamine Gharbi, patron de la Fédération de l’hospitalisation privée (FHP), reconnaissant une concentration dans les grandes villes. « Les “petits” établissements, avec une soixantaine de lits, isolés, ont de plus en plus de mal à fonctionner », explique-t-il, accusant la multiplication des normes à respecter et des fonctions support à assurer, sans compter la difficulté à faire venir suffisamment de médecins.

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