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Les cliniques privées en ordre de marche pour « un arrêt d’activité » inédit

Dans un bras de fer avec le gouvernement pour s’opposer aux nouveaux tarifs hospitaliers jugés insuffisants, les représentants des établissements privés à but lucratif serrent les rangs. Faisant valoir leur place « essentielle » au sein du système de soins.

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Publié le 17 mai 2024 à 14h00, modifié le 17 mai 2024 à 16h57

Temps de Lecture 4 min.

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La pression commence à monter : à partir du 3 juin, martèlent les responsables du secteur hospitalier privé, des opérations seront déprogrammées, des blocs opératoires seront à l’arrêt, des consultations seront annulées, des services des urgences devraient aussi se mettre en grève… La date, fixée par les patrons de cliniques, approche.

La menace est agitée de plus en plus fort dans les rangs de la Fédération de l’hospitalisation privée (FHP), qui regroupe 1 030 établissements de santé privés à but lucratif, et parmi les médecins libéraux qui exercent dans le secteur : « 80 % de nos adhérents ont déjà fait part aux agences régionales de santé de leur ferme intention de se mettre en grève », a assuré devant la presse, mercredi 15 mai, Lamine Gharbi, président de la FHP, prédisant un mouvement « massif ». D’autant plus massif que cinq syndicats de médecins libéraux ont annoncé le soutenir.

Le secteur entend ainsi s’opposer à des tarifs hospitaliers jugés insuffisants – soit les montants versés par l’Assurance-maladie aux établissements pour chaque prise en charge. Leur hausse, fixée par le gouvernement à + 0,3 % pour 2024, se situe très en deçà de l’évolution actée pour les hôpitaux publics (et privés non lucratifs), de + 4,3 %. Un écart, annoncé fin mars, vécu comme un casus belli, après deux années de forte inflation qui ont fait s’envoler les charges.

Depuis le 15 mai et jusqu’au 20, les médecins mobilisés se sont engagés à avertir les patients de la déprogrammation de leurs opérations et consultations. Dès le 1er juin, les urgences privées, qui prennent en charge quelque 20 % des passages, seront « transférées vers l’hôpital public », a assuré, lui aussi devant la presse, le 15 mai, Philippe Cuq, coprésident du syndicat Avenir Spé-Le Bloc. Du 3 au 5 juin, la psychiatrie, l’hospitalisation à domicile, les soins médicaux et de réadaptation, ou encore les réanimations ne devraient pas prendre de « nouvelles entrées ».

Indispensable

L’écho d’une telle initiative, inédite, porte déjà bien au-delà du privé. « Comment l’hôpital public va-t-il faire face ? », interroge le Syndicat national des praticiens hospitaliers anesthésistes-réanimateurs élargi, dans un communiqué du 1er mai. Quand bien même la permanence des soins est assurée à 80 % par le public, soutient le syndicat de praticiens, il « ne pourra absorber la surcharge d’activité induite par la grève des cliniques, sans anticipation, a fortiori dans le contexte de pénurie actuelle de professionnels de santé ».

Du côté des cliniques, voilà des semaines qu’on avance ses arguments. « Le but, c’est de montrer que nous sommes essentiels », fait valoir le patron de la FHP, Lamine Gharbi. Autrement dit, faire la démonstration de la place indispensable du privé lucratif dans le système de soins. En se défendant des caricatures. Non, martèlent les patrons des plus grands groupes de cliniques – Ramsay Santé, Elsan, Vivalto Santé –, les prises en charge du secteur ne se résument pas à des actes à la chaîne allant de la « cataracte » à la chirurgie esthétique. Et non, les cliniques ne sont pas implantées seulement au cœur des quartiers cossus des grandes métropoles.

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