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Le Sénat pose des interdictions à la prise en charge médicale des mineurs transgenres

Le texte adopté en première lecture mardi 28 mai, issu du groupe Les Républicains, prévoit l’encadrement strict de la prescription des bloqueurs de puberté et l’interdiction des traitements hormonaux.

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Publié le 29 mai 2024 à 08h55, modifié le 29 mai 2024 à 09h58

Temps de Lecture 2 min.

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Un texte « équilibré » destiné à protéger ou, au contraire, « une loi mettant en danger » les enfants transgenres ? C’est sur cette ligne de crête que se sont ouverts, mardi 28 mai dans la soirée, au Sénat, les débats autour d’une proposition de loi, portée par la sénatrice Les Républicains du Val-d’Oise, Jacqueline Eustache-Brinio, sur la prise en charge médicale des mineurs transgenres. Les sénateurs ont adopté le texte en première lecture (180 voix pour, 136 contre), grâce à l’alliance du centre et de la droite, majoritaire au Sénat, et contre l’avis du gouvernement. La gauche a voté à l’unanimité contre.

Invoquant la prudence, le texte prévoit un encadrement extrêmement strict de la prescription de bloqueurs de puberté aux mineurs transgenres par des équipes pluridisciplinaires spécialisées – il en existe dix-huit en France –, ainsi que l’interdiction des traitements hormonaux, qui permettent de développer des caractéristiques physiques secondaires (pilosité, voix grave, développement ou non-développement des seins) en harmonie avec l’identité de genre.

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Ces traitements peuvent être prescrits pour lutter contre la dysphorie de genre (la souffrance liée à l’inadéquation entre le sexe de naissance et le genre ressenti). Revenir sur leur prescription est « vraiment une méconnaissance des besoins de ces adolescents », se désole le pédopsychiatre Jean Chambry, à la tête du Centre intersectoriel d’accueil pour adolescent, une des premières consultations spécialisées, à Paris.

Les jeunes qui arrivent dans son cabinet au moment des premières manifestations pubertaires sont dans une telle souffrance, explique-t-il, que « ce sont des patients qu’on priorise, en les recevant de façon intensive, ce qui permet au bout de sept ou huit mois de prescrire des bloqueurs de puberté quand c’est adapté ».

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Instaurer un suivi préalable obligatoire de deux ans avant une telle prescription, ce que prévoit la proposition de loi, lui semble donc absolument contre-indiqué. D’autant qu’un tel délai revient, de fait, à les interdire dans la mesure où cela permettra justement aux caractères sexuels secondaires de se développer, rendant donc inopérante l’action des bloqueurs.

« Véritable question médicale et scientifique »

Le texte interdit également les opérations chirurgicales de réassignation avant la majorité comme la torsoplastie, aujourd’hui très rares. Il prévoit, enfin, la pénalisation des médecins qui contourneraient l’interdiction de ces prescriptions et se prononce pour la mise en place d’une « stratégie nationale pour la pédopsychiatrie » en vue d’apporter une réponse aux jeunes concernés.

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