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La condamnation de Stéphane Ravier, sénateur Reconquête !, pour prise illégale d’intérêts pourrait entraver ses ambitions sur la mairie de Marseille

Les juges ont condamné l’élu à six mois de prison avec sursis et à une peine d’inéligibilité d’une année pour prise illégale d’intérêts après avoir fait embaucher son fils à la mairie du 7ᵉ secteur.

Par  (Marseille, correspondant)

Publié le 29 mai 2024 à 15h40, modifié le 29 mai 2024 à 18h07

Temps de Lecture 2 min.

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Stéphane Ravier, alors maire du 7ᵉ secteur de Marseille, à Marseille, le 11 avril 2014.

Une embûche se dresse désormais sur le parcours politique du sénateur Reconquête ! des Bouches-du-Rhône Stéphane Ravier, qui affiche clairement ses ambitions sur la mairie de Marseille. Le tribunal correctionnel de Marseille l’a condamné, mercredi 29 mai, à six mois de prison avec sursis et à un an d’inéligibilité.

Les juges sanctionnent ses interventions multiples et au plus haut niveau de la mairie de Marseille pour faire embaucher, en août 2015, son fils, Thomas Ravier, comme vacataire au service des espaces verts de la mairie du 7e secteur (13e et 14e arrondissements) dont il était à l’époque le maire, élu sous l’étiquette Front national (l’ancien nom du Rassemblement national). Le tribunal n’a pas prononcé l’exécution provisoire de sa décision. Le jeune homme alors âgé de 20 ans, sans grand diplôme et au chômage depuis deux ans, avait ensuite enchaîné les contrats jusqu’à sa titularisation en janvier 2020. Le tribunal l’a condamné à une amende de 10 000 euros dont 5 000 euros avec sursis et une inéligibilité d’une année.

Dans son jugement, le tribunal souligne que rien n’empêchait Thomas Ravier de solliciter un emploi à la mairie de Marseille, mais que ce sont les efforts déployés par son père pour y parvenir qui valent à ce dernier cette condamnation pour prise illégale d’intérêts. Son fils est, quant à lui, condamné pour recel. Maintenant que « l’infraction reprochée n’est pas caractérisée », l’avocat de Stéphane Ravier, Me Julien Pinelli, a immédiatement fait part de son intention de faire appel.

« Rupture d’égalité entre les citoyens »

Après avoir d’abord démenti toute intervention, Stéphane Ravier avait reconnu avoir évoqué l’embauche de son fils avec Claude Bertrand, l’indéboulonnable directeur du cabinet du maire Jean-Claude Gaudin (Les Républicains). M. Bertrand, supérieur hiérarchique du directeur du service des ressources humaines, a indiqué durant l’enquête que M. Ravier lui « avait parlé de la candidature de [son] fils ». Uniquement pour connaître la procédure de postulation, avait corrigé Stéphane Ravier, le 17 avril, devant le tribunal : « Mon intervention s’arrête là. »

« Plus que l’avantage indu procuré à son fils, c’est par la rupture d’égalité entre les citoyens que Stéphane Ravier a causé le plus grand préjudice. Il a favorisé son fils et à travers lui son intérêt personnel au détriment de son mandat », notent les juges.

A l’audience, le procureur, Mathieu Vernaudon, qui avait requis un an de prison avec sursis, une amende de 20 000 euros et cinq années d’inéligibilité, avait questionné le parlementaire : « Est-ce que vous pensez que tout le monde a accès au directeur de cabinet du maire de Marseille ? » Pour le procureur, cette prise illégale d’intérêts a eu pour conséquence d’offrir un emploi pérenne, à vie, à Thomas Ravier, alors qu’aucun appel à candidatures ou mise en concurrence n’avaient été effectués.

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