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« Quel médecin voudra travailler le 14-Juillet pour 5 euros de plus ? »

Dans les Bouches-du-Rhône, les centres médicaux à horaires élargis, devenus un rouage important de l’offre de soins, alertent sur les conséquences de la nouvelle convention médicale.

Par  (Marseille, correspondant)

Publié le 03 juin 2024 à 06h15, modifié le 04 juin 2024 à 08h53

Temps de Lecture 4 min.

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Dans les Bouches-du-Rhône, la nouvelle convention médicale, en passe d’être signée par les organisations syndicales de généralistes et la Caisse nationale d’assurance-maladie (CNAM) provoque une levée de boucliers très spécifique. Dans un courrier adressé vendredi 24 mai aux tutelles du monde médical, ministère des solidarités et de la santé et agence régionale de santé Provence-Alpes-Côte d’Azur (ARS PACA) en tête, quarante-quatre cabinets médicaux à horaires élargis (CHE) dénoncent l’impact qu’auront les changements de tarification imposés par le texte.

« La plupart des CHE n’ouvriront plus le soir, week-ends et jours fériés. Certains arrêteront définitivement leur activité, d’autres se déconventionneront afin de pouvoir maintenir une stabilité financière. Cela entraînera (…) un transfert de l’activité vers les services d’urgence déjà saturés et les généralistes », alertent les cosignataires, qui demandent aux autorités des « discussions rapides et constructives ».

Basés à Marseille, Aix-en-Provence, Istres ou encore Salon-de-Provence, ces cabinets à horaires élargis assurent accueillir quotidiennement plus de 4 000 patients, dont 10 % après 20 heures, et font travailler près de 350 médecins généralistes. Leur taille et leur profil sont hétéroclites. Certains fonctionnent uniquement sans rendez-vous. D’autres se présentent comme des « cabinets de groupe », où des médecins traitants assurent, en plus de leur patientèle, des gardes à tour de rôle. Tous ouvrent au moins jusqu’à 22 heures et le week-end. Ces dernières années, ils ont fleuri dans les Bouches-du-Rhône, territoire pionnier en la matière avec les Alpes-Maritimes, et jouent, de l’avis général, un rôle important dans l’offre de soins départementale.

« Système vertueux »

Le motif de l’inquiétude des CHE se niche à la page 90 de la convention. L’article 50-2 y définit les tarifs des consultations dites « non régulées », c’est-à-dire non gérées par le système de permanence des soins ambulatoires (PDSA) mis en place par les conseils de l’ordre et contrôlé par les centres 15 des services d’aide médicale d’urgence.

Alors que les consultations après 20 heures sont actuellement rémunérées 61,50 euros et celles des jours fériés et des week-ends 45,56 euros, l’accord prévoit que le tarif hors PDSA ne sera plus dans les deux cas, que de 35 euros. Soit le nouveau tarif de la consultation de base (30 euros) majoré de 5 euros.

« Quel médecin voudra travailler le 14-Juillet, le dimanche de la fête des mères ou simplement le week-end pour cinq euros de plus ? », s’emporte, derrière son bureau, la docteure Aurore Baudoin-Haloche. En 2020, cette généraliste de 40 ans a transformé le cabinet tenu par ses parents en CHE ouvert en semaine et le week-end jusqu’à 22 heures. La structure, au centre de Marseille, fonctionne hors PDSA et connaît un fort succès.

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