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Viol et injures antisémites : le récit consigné par les enquêteurs du calvaire d’une fille de 12 ans

Mardi, trois adolescents ont été mis en examen, après un drame survenu à Courbevoie (Hauts-de-Seine), samedi, qui suscite une vive émotion, notamment au sein de la communauté juive.

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Publié le 19 juin 2024 à 18h04, modifié le 20 juin 2024 à 09h29

Temps de Lecture 4 min.

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Que s’est-il passé, samedi 15 juin, à Courbevoie (Hauts-de-Seine) ? Mardi 18 juin, trois adolescents âgés de 12 à 13 ans ont été mis en examen, dans le cadre d’une information judiciaire ouverte des chefs « de viol aggravé, d’agression sexuelle aggravée, de tentative d’extorsion, d’atteinte à l’intimité de la vie privée, de menace de mort, de violences et d’injures, ces deux dernières infractions étant aggravées par leur commission à raison de l’appartenance de la victime à une religion ». Ils sont soupçonnés d’avoir agressé une fille de 12 ans de confession juive. Un fait divers qui suscite une vive émotion de la communauté juive et une condamnation unanime de la classe politique.

Le récit du « calvaire » de cette adolescente, selon le terme utilisé par les policiers dans leur procès-verbal (PV), dont Le Monde a eu connaissance, est insoutenable. Ce document retrace les déclarations recueillies à chaud de la victime et les constatations opérées par les fonctionnaires de police sur le lieu des faits allégués.

Les faits remontent donc au samedi 15 juin, lorsque S. (toutes les initiales ont été modifiées), qui aura 13 ans dans un mois, quitte le domicile familial pour retrouver son ami R., sur le coup de 15 heures. Les deux jeunes gens passent près de deux heures ensemble dans un parc de Courbevoie avant que le garçon ne raccompagne son amie dans un square situé près de son domicile. C’est à ce moment que S. croise trois autres garçons, à peine plus âgés qu’elle pour deux d’entre eux.

P., qui paraît être le meneur du petit groupe, lui ordonne de rester avec eux et, devant le refus de la S., qui redoute que ses parents ne s’inquiètent en raison de son retard, se montre plus pressant. Il lui saisit alors le bras et l’entraîne vers un vaste bâtiment de 1 000 mètres carrés, une crèche désaffectée, où le « calvaire » va commencer.

Selon le récit de l’adolescente, P. commence par lui poser des questions sur sa religion – sa famille est de confession juive – et lui demande notamment pourquoi elle l’aurait « cachée ». « Elle disait vouloir se protéger afin d’éviter toute agression », notent, dans leur PV, les fonctionnaires, qui retournent sur les lieux le soir même en compagnie de la victime. Les premiers coups se mettent à pleuvoir. Les premières insultes aussi. « Sale juive », assure-t-elle entendre.

Plongée dans « l’horreur »

Toujours d’après le récit consigné par les policiers, elle est jetée à terre, ses cheveux sont tirés, un briquet est allumé près de sa joue, puis un sac qui contient ses documents d’identité est brûlé et une bouteille d’eau est vidée sur le corps – sur place, les enquêteurs de la police technique et scientifique ont retrouvé une bouteille et des débris calcinés. Déshabillée « de force », elle est alors violée à plusieurs reprises. Après quoi, écrivent encore les policiers, le jeune garçon qui apparaît tout au long du récit comme le chef du trio « a menacé de mort la victime si elle parlait à la police » et lui a fixé rendez-vous le lendemain, à 16 heures, en lui ordonnant de lui remettre une somme de 200 euros, « sinon il allait lui arriver malheur ainsi qu’à sa famille ».

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