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Législatives : une plainte déposée contre la suppléante d’Eric Coquerel après une altercation, sur fond d’accusations d’antisémitisme

Un homme de 40 ans, de confession juive, assure avoir subi des « violences volontaires » de la part de Manon Monmirel, vendredi 21 juin, à Saint-Ouen, en Seine-Saint-Denis. M. Coquerel évoque une « dénonciation calomnieuse ».

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Publié le 24 juin 2024 à 11h02, modifié le 24 juin 2024 à 11h06

Temps de Lecture 4 min.

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Cela aurait pu être l’une de ces empoignades qui marquent souvent les batailles électorales au détour d’une distribution de tracts sur un marché. Mais dans une atmosphère désormais empoisonnée par l’antisémitisme, à la fois enjeu et anathème de la campagne des législatives, l’épisode prend une dimension particulière : il met aux prises la suppléante d’un ténor de La France insoumise (LFI) et un habitant de Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis) de confession juive. Version des uns contre version des autres. Plainte contre plainte.

Vendredi 21 juin, aux alentours de minuit, Martin (le prénom a été modifié à sa demande), 40 ans, se trouve attablé avec quelques amis à la terrasse du café-restaurant Le Vallès, à Saint-Ouen. Eric Coquerel, figure de LFI et candidat aux élections législatives sous l’étiquette du Nouveau Front populaire dans son fief de Seine-Saint-Denis, y fait une apparition au côté de sa suppléante, Manon Monmirel, 33 ans. Le candidat salue les clients et s’approche d’une table où Martin lui serre la main, mais indique à l’élu ne pas être « très content ». Juif non pratiquant, excepté pour les grandes fêtes religieuses, précise-t-il au Monde, cet électeur de droite reproche à Eric Coquerel une campagne électorale menée exclusivement, selon lui, sur Gaza et la question palestinienne. Pour éviter tout éclat en public, les deux hommes traversent la rue pour s’abriter de la pluie sous les arcades d’un immeuble et poursuivre leur échange.

Un procès-verbal, établi sur la seule foi des déclarations de Martin et que Le Monde a pu consulter, retrace une partie de sa conversation avec Eric Coquerel. « Votre parti n’est pas antisémite, lance Martin, mais il permet à l’antisémitisme de grandir dans nos banlieues (…). Et moi, juif de banlieue, je ne suis pas pro-Nétanyahou, mais je vis l’antisémitisme de plus en plus. » Au fil des mots, le ton monte. Mais « on se vouvoyait et on se respectait », précise encore Martin dans le procès-verbal.

Un post Facebook de 2019

Au Monde, Eric Coquerel évoque une « fin de tournée électorale habituelle un soir de fête de la musique, avec un très bon accueil dans cet établissement et un individu [Martin] qui se montre très pressant et veut à tout prix me parler. Il m’accuse d’emblée d’antisémitisme et, pour seul argument, évoque une pizza aux couleurs de la Palestine confectionnée pendant un événement de la campagne. A ce moment-là, le ton est monté. »

Ensuite, le récit des événements diverge. Pour M. Coquerel, sa suppléante, inquiète, se serait rapprochée des deux hommes « parce qu’elle a compris que j’étais attaqué ». Martin l’aurait alors aussitôt « invectivée », évoquant un post Facebook remontant aux élections européennes du 26 mai 2019, marquées par la déconfiture de LFI avec 6,3 % des voix. « Que la France et tous les Français aillent niquer leurs mères. Pays de fascistes », avait alors écrit Manon Monmirel sur le réseau social au soir des résultats. Le message avait très vite été effacé et la jeune femme avait exprimé des regrets, parlant d’une « énorme erreur à la fois morale (…) et politique ». Mais depuis le début de la campagne législative, ce fameux message a été exhumé des tréfonds d’internet pour resurgir sur nombre de sites et de comptes d’extrême droite. Sur fond, affirme Eric Coquerel, « d’un épouvantable cyberharcèlement raciste ».

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