Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Mélanie Boulanger, ancienne maire de Canteleu accusée de complicité de trafic de stupéfiants, innocentée : « J’ai perdu trente-trois mois de ma vie »

Le tribunal de Bobigny a prononcé, jeudi, la relaxe de l’ex-édile socialiste, qui a toujours contesté toute aide aux trafiquants locaux. Son adjoint, en revanche, a été condamné à un an de prison avec sursis.

Par 

Publié le 05 juillet 2024 à 07h38, modifié le 05 juillet 2024 à 11h08

Temps de Lecture 3 min.

Article réservé aux abonnés

L’ancienne maire de Canteleu Mélanie Boulanger arrive au palais de justice de Bobigny avant son procès pour complicité de trafic de stupéfiants à Bobigny, le 27 mai 2024.

Mélanie Boulanger n’est pas la complice d’un trafic de drogue, a tranché la 13e chambre du tribunal correctionnel de Bobigny en relaxant l’ancienne maire de Canteleu (Seine-Maritime), jeudi 4 juillet. Près de trois ans après son placement en garde à vue, en octobre 2021, « l’affaire Mélanie Boulanger » s’achève, dégonflée en quelques jours d’audience, même si le cas de l’élue, au dire du président, Jean-Baptiste Acchiardi, a « longuement interrogé le tribunal ».

Il était reproché à cette femme socialiste de 47ans d’avoir favorisé le lucratif trafic de stupéfiants aux mains, à Canteleu, des membres de la redoutable famille Meziani, en ne dénonçant pas leurs agissements aux autorités compétentes, en retardant la pose d’une caméra de vidéosurveillance sur un point de deal, ou en leur transmettant des informations relatives à des opérations policières, et ce, par l’intermédiaire de son adjoint et amant, Hasbi Colak, issu du même quartier que les Meziani, dont il était resté proche.

Un an de prison avec sursis avait été requis contre elle par la procureure Alice Dubernet, qui avait estimé que Mélanie Boulanger avait « basculé dans un engrenage » du fait de sa relation amoureuse avec son adjoint, au point de se retrouver « au cœur d’un pacte de non-agression avec les Meziani » qui n’avait « fait qu’accroître la pérennité du trafic de stupéfiants ».

Accusation fragile

Le tribunal a estimé que la relation entretenue avec M. Colak avait bien entraîné un « affaiblissement des garde-fous déontologiques » de l’ancienne maire, et « objectivement facilité [son] accès pour le groupe délinquant », qui a alors pu lui transmettre des messages directement par l’intermédiaire de M. Colak. Il a également reproché à l’ancienne maire d’avoir livré plusieurs fois des informations confidentielles à son adjoint, prenant le risque qu’elles soient transmises aux trafiquants. Mais il n’existe aucun « acte positif » ayant pu caractériser une complicité – rien ne prouve, par exemple, que la pose de la caméra de vidéosurveillance a bien été reportée, et encore moins à la demande des Meziani.

Rien ne permet, affirme le tribunal, d’établir l’existence d’un pacte de « non-immixtion dans le trafic contre la paix sociale ». La théorie d’un potentiel « double discours » de Mme Boulanger – réclamant pour obtenir plus de moyens contre le trafic, mais collaborant avec les Meziani – a fait long feu. Pour elle comme pour Hasbi Colak, il n’a été démontré aucun enrichissement, ni aucun gain politique.

« Cette affaire a été énormément fantasmée du côté de l’accusation, estime Arnaud de Saint-Remy, avocat de Mme Boulanger. On a cru tenir une affaire hors norme et exemplaire : la maire d’une petite commune de province impliquée dans un trafic, alors qu’elle était irréprochable. La justice s’est emballée, mais elle s’honore en reconnaissant qu’elle a pu se fourvoyer. »

Il vous reste 41.8% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.