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Tensions aux urgences pendant l’été : « On a fini par s’habituer à fonctionner en mode dégradé »

Fermetures perlées, le soir, la nuit, le week-end, manque de médecins… Des urgentistes racontent, de Bordeaux à Draguignan en passant par Rennes ou La Roche-sur-Yon, comment ils font face aux tensions. Tout en notant, ici ou là, quelques signes d’amélioration.

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Publié le 12 juillet 2024 à 05h00, modifié le 12 juillet 2024 à 15h01

Temps de Lecture 6 min.

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Un opérateur du SAMU reçoit les appels au service de régulation des urgences de l’hôpital Pellegrin, à Bordeaux, le 16 mai 2024.

« On entend peu parler de la santé, mais il n’y a pas beaucoup de choses qui ont évolué sur le terrain, depuis l’été dernier », décrit Agnès Ricard-Hibon, porte-parole du syndicat SAMU-Urgences de France. Dans les hôpitaux, les tensions restent vives sur les ressources humaines, en premier lieu au sein des services d’urgence, où l’été est synonyme de casse-tête depuis plusieurs années. Des fermetures « perlées » ; des équipes SMUR (structures mobiles d’urgence et de réanimation) en moins pour intervenir sur les urgences vitales ; des effectifs d’urgentistes réduits… Les mêmes maux se racontent, dans de nombreux territoires, exacerbés à l’heure des congés estivaux. Sur un ton de résignation désormais bien installé.

« L’été dernier, 163 services [sur 650] ont dû fermer, le soir, la nuit, le week-end, et 167 SMUR, reprend la docteure Ricard-Hibon. Nous avions alerté, mais cela n’aboutit à rien, alors on ne compte plus… On a fini par s’habituer à fonctionner en mode dégradé. » Sur le terrain, les plannings sont loin d’être remplis partout, faute d’urgentistes, mais chaque territoire recherche la « meilleure formule ».

« La priorité, c’est de préserver l’“urgence vitale” », souligne cette urgentiste dans le Val-d’Oise. Elle rappelle le déploiement du « pack Braun », quarante mesures décidées par le gouvernement, et notamment l’ex-ministre de la santé François Braun, dans l’urgence à l’été 2022, et depuis prolongées : la régulation par le 15 s’est développée à l’entrée de certains services, ou encore les services d’accès aux soins (SAS), qui permettent au SAMU-SAS de s’organiser avec la médecine de ville pour répondre aux urgences non vitales… « Tout reste fragile, avec des situations différentes d’un territoire à l’autre », précise-t-elle.

Au ministère de la santé, dans cet entre-deux post-électoral qui a vu le locataire de l’avenue de Ségur, Frédéric Valletoux, se faire élire député (Horizons) en Seine-et-Marne, on ne communique pas de chiffres sur des fermetures désormais régulières. Et si l’on acte une « situation fragile », du fait d’un effectif médical qui reste insuffisant, on la qualifie aussi de « moins tendue » que les deux derniers étés. Avec des établissements qui ont pu rouvrir des lits, ce qui doit permettre de désengorger les urgences.

Autre avancée mise en avant : 86 départements sont désormais couverts par un SAS, soit 94 % de la population. En moyenne, 1,2 million d’appels par mois sont désormais traités pour ces demandes de soins non programmés.

« Tenir la semaine du 15 août »

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