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JO de Pékin 2022 : le ski en Chine, entre eldorado et mirage

Le gouvernement mène une politique d’envergure pour convertir les Chinois aux sports d’hiver. Des loisirs qui restent chers, dans un pays qui bénéficie de peu d’enneigement naturel.

Par  (Pékin, correspondant) et

Publié le 03 février 2022 à 01h36, modifié le 03 février 2022 à 13h15

Temps de Lecture 5 min.

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Piste artificielle en salle au Sunac Snow World de Guangzhou (ex-Canton), en Chine, peu après son ouverture en juillet 2019.

Lors de l’attribution des Jeux olympiques (JO) d’hiver à Pékin, en 2015, le gouvernement chinois s’était engagé à créer mille stations de ski dans le pays d’ici à 2030 (il en existe environ 350 en France) et à convertir aux sports de neige et de glace 300 millions de Chinois avant les épreuves.

Officiellement, ces objectifs sont – bien sûr – en passe d’être atteints. Selon un rapport publié en mai 2021 par l’Université des sports de Pékin, 224 millions de Chinois auraient participé à une activité liée aux sports d’hiver durant la saison 2018-2019. Soit 54 millions de plus que deux ans auparavant. Et 644 stations auraient déjà vu le jour. Il y en avait 568 en 2015.

Ce bilan apparaît d’autant plus impressionnant que peu de régions chinoises bénéficient d’enneigement naturel. Qu’à cela ne tienne, le pays a décidé de développer un concept ambitieux, voire paradoxal : la pratique des sports d’hiver dans tout le pays et toute l’année. Pour l’université du sport de Pékin, il s’agit de « briser les frontières régionales, saisonnières, sociales et culturelles dans les sports d’hiver ». Rien de moins.

Skier dans les « malls »

Pour réaliser ces objectifs, chaque ville de plus de 500 000 habitants est ainsi « encouragée » à se doter d’une patinoire. Un millier devraient être construites dans tout le pays dans les années à venir ; 876 auraient déjà vu le jour. Et les pistes de ski à sec et de floorball (sorte de hockey sans glace) sont très en vogue.

S’il arrive désormais de croiser dans les shopping malls du sud du pays des jeunes avec une paire de ski, c’est tout simplement que ceux-ci se dirigent vers la piste – évidemment artificielle – construite par le promoteur du site. La facture pour ce dernier est sans doute élevée mais, dans un pays où les jeunes font leurs courses sur Internet, c’est l’une des dernières installations trouvées pour augmenter la fréquentation des centres commerciaux.

Equipement de ski en salle à Guangzhou (ex-Canton), dans le sud de la Chine, le 4 janvier 2022.

Peu à peu, le ski devient branché. Sur les sites de rencontre chinois, sa pratique figure parmi les loisirs qu’il est de bon ton de valoriser. Est-elle populaire pour autant ? Si les écoles du nord du pays ont été priées de faire découvrir ce loisir aux jeunes, ce sport n’a pas atteint le niveau de popularité qu’il a en Europe ou en Amérique du Nord.

« Ce loisir reste très cher. Un week-end au ski autour de Pékin revient facilement à 1 500 euros pour une famille. Par ailleurs, l’absence de neige naturelle rend les sites beaucoup moins spectaculaires et si le nombre de stations se développe, elles n’ont pas le niveau que nous connaissons en Europe, témoigne un industriel européen du secteur qui préfère rester anonyme pour ne pas se mettre ses clients à dos. Ce sont souvent des promoteurs qui ont construit quelques immeubles au fond d’une vallée puis ont eu l’idée de mettre quelques remonte-pentes pour valoriser le lieu. Les familles vont passer deux jours au ski comme elles vont dans un parc Disney. Elles s’y rendent une fois, puis passent à autre chose. »

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