Bien sûr, il y eut ce résultat d’un soir, les Bleus éliminés, dimanche 15 octobre, en quart de finale de la Coupe du monde de rugby. Le rêve tricolore était brisé, la fête déjà un peu terminée. Samedi 28 octobre, elle le sera définitivement. Après la cérémonie de clôture animée par le chanteur Mika au Stade de France, à Saint-Denis, l’Afrique du Sud et la Nouvelle-Zélande fouleront la pelouse pour la joute finale. L’équipe victorieuse soulèvera le trophée Webb Ellis, puis une photo immortalisera l’instant.
Triste clap de fin pour la France, le pays hôte ? « Mais non, pas du tout, vous n’y êtes pas. L’aventure se poursuit plus que jamais », s’enflamme Florian Grill, élu en juin à la tête de la Fédération française de rugby (FFR), une structure aujourd’hui déficitaire. L’homme de 58 ans parle vite, il a tant à dire et à proposer pour convaincre des bienfaits d’un sport qu’il a pratiqué jeune avant d’intégrer HEC, dont il est diplômé.
« Cette Coupe du monde montre combien les valeurs du rugby – la convivialité, la solidarité, le respect, bref, le mieux-vivre ensemble – sont précieuses et font du bien à la société. L’engouement inégalé du public est prometteur, même si je regrette l’échec de nos joueurs. Mais ils sont prêts à rebondir, n’en doutez pas. »
Dès la semaine prochaine, les instances sportives françaises dresseront le premier bilan de l’enthousiasme suscité par la compétition internationale. Quelques indices donnent le ton. Ce fatal 15 octobre, près de 16,5 millions de téléspectateurs ont regardé, sur TF1, le match qui stoppa les espoirs du XV de France vaincu par les Springboks. C’est – pour le moment – la meilleure audience de l’année pour la chaîne.
Les femmes sont de plus en plus au rendez-vous, aussi bien devant le petit écran que dans les tribunes, où elles représentent désormais 30 % des supporteurs. Les pronostics les plus optimistes annoncent aussi 600 000 visiteurs étrangers et près de 1,5 milliard d’euros de retombées économiques pour l’Hexagone. Surtout, la cote du rugby progresserait auprès des entreprises, certaines de ne pas se brûler les doigts en soutenant financièrement la planète Ovalie. Placé au cœur du jeu, le sens du « collectif » renvoie dans un monde idéal à la motivation et à la cohésion de leurs salariés.
« Plus noble que le foot »
Entendons-nous bien, il n’est pas question de sombrer ici dans l’angélisme, en faisant de la discipline sportive un parangon de vertu. Il est des côtés sombres au rugby, à commencer par le fléau trop longtemps ignoré des dangereuses commotions cérébrales provoquées par la violence des chocs à la tête et le manque de protection des joueurs.
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