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« Savoir nager » en sécurité, un objectif national difficile à atteindre en France

L’apprentissage de la natation à l’école a été érigé en priorité par l’éducation nationale. Pourtant, en raison du manque d’équipements ou de leur vétusté, certains établissements n’arrivent pas à l’enseigner.

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Publié le 08 novembre 2023 à 11h00, modifié le 08 novembre 2023 à 15h47

Temps de Lecture 3 min.

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A l’école élémentaire François-Césari, à Septèmes-les-Vallons (Bouches-du-Rhône), aucun des élèves n’aura la chance d’apprendre à nager. « Nous n’avons pas de piscine municipale sur la commune et nous ne trouvons pas de créneaux dans les autres, déplore François Renaudo, professeur dans l’établissement. Nous avons une impossibilité totale de pratiquer le “savoir-nager” avec les primaires. »

Les élèves doivent développer cette compétence, érigée en priorité nationale, sur l’ensemble de leur cursus scolaire – prioritairement du CP au collège –, afin d’obtenir l’« attestation du savoir-nager en sécurité » (ASNS) à la fin de la 6e. L’objectif est d’en faire « une étape incontournable dans le parcours de formation des élèves », expose le Bulletin officiel de l’éducation nationale, de la jeunesse et des sports du 3 mars 2022.

« La lutte contre les noyades et le développement de l’aisance aquatique font partie des priorités de l’Etat en matière de prévention. Le “savoir-nager” est reconnu comme un savoir sportif fondamental », affirme le ministère des sports et des Jeux olympiques et paralympiques (JOP), interrogé par Le Monde. La natation est d’ailleurs incluse dans l’ambition du gouvernement de faire de la France une « nation sportive » grâce aux JOP de Paris 2024. Pourtant, en 2022, d’après une enquête réalisée par la direction générale de l’enseignement scolaire, près d’un élève de 6e sur sept seulement était titulaire de l’ASNS.

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« Tous les enfants devraient acquérir cette compétence, mais dans les faits cet objectif est impossible à atteindre, car nous faisons face à un manque cruel d’équipements », dénonce Guislaine David, cosecrétaire générale du SNUipp-FSU, notamment en matière de piscines municipales. Selon les chiffres de la Fédération française de natation, il manquerait entre 200 et 500 bassins pour mailler le territoire français et compléter les 4 000 piscines comprenant 6 000 bassins – dont seulement la moitié sont couverts – que possède la France.

Un manque d’équipements également dénoncé par Benoît Brochier, du SNEP-FSU, le syndicat des professeurs d’EPS, qui souligne la vétusté des piscines et leur difficile accès. « Elles sont souvent éloignées des établissements, ce qui engendre des coûts de transport supplémentaires à la charge des municipalités et des collectivités. Il y a donc de très fortes disparités selon les territoires, notamment entre zones rurales et urbaines », regrette-t-il.

« Un décalage entre l’objectif et les moyens »

Et, quand bien même une piscine se situe sur la commune, encore faut-il qu’elle soit disponible. « A Marseille, il n’y a que 14 piscines municipales opérationnelles, il est donc très compliqué de trouver un créneau pour les scolaires, alors on privilégie le niveau 6e », soupire Jean Cugier, professeur d’EPS au collège André-Malraux, dans le 13e arrondissement de la ville.

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