« Sur le principe, je ne suis pas opposée, mais il faudra recruter et trouver une autre salle. » A l’image de Stéphanie Ruffel, coprésidente du club de basket de Mazamet-Aussillon, dans le Tarn, l’ambition du gouvernement de « faire vivre » les Jeux dans « tous les territoires » à travers l’ouverture, durant l’été 2024, des clubs sportifs, intéresse a priori ces derniers.
Pour autant, lorsqu’on les interroge sur cette initiative, dont ils sont encore peu à connaître l’existence, ces clubs ne cachent pas que, pour se concrétiser, le maintien d’une activité estivale supposera de régler quelques difficultés « matérielles » – pas forcément négligeables.
« L’embarquement de notre jeunesse dans l’été olympique et paralympique » est un « enjeu majeur », a martelé la ministre des sports et des Jeux olympiques et paralympiques (JOP), Amélie Oudéa-Castéra, quand, le 3 novembre, le gouvernement et les députés de la majorité présidentielle ont intégré au projet de budget pour 2024 une disposition permettant de débloquer 5 millions d’euros pour aider le « plus grand nombre de clubs sportifs » à ouvrir « exceptionnellement leurs portes » à l’été 2024.
« Cela permettrait d’occuper les enfants qui ne partent pas en vacances », observe Stéphanie Ruffel. « Et de leur faire poursuivre l’activité sportive », ajoute-t-elle, en soulignant que son club, qui accueille 150 licenciés âgés de 5 ans à 55 ans, voit généralement, après les deux mois de vacances, 40 % des licenciés ne pas renouveler leur adhésion en septembre. « Certains changent d’activité sportive, d’autres laissent tomber le sport. Mais je parviens à maintenir le volume de licenciés », dit-elle.
« Cela permettrait d’accueillir les jeunes l’été, c’est une bonne nouvelle », considère, elle aussi, Roselyne Ben Ali, présidente du club de football Jeunesse sportive du Chemin-Bas d’Avignon, à Nîmes (Gard). Pour cette bénévole, à la tête de 250 licenciés, tous issus de ce quartier prioritaire, où le trafic de drogue pollue la vie des habitants, le club de football joue un rôle social. « Ici, tout le monde n’a pas la chance de partir en vacances, et le trafic prend beaucoup de place. Durant les vacances, il n’y a pas grand-chose pour les jeunes. Tout est fermé. Si on peut les occuper, on sautera sur l’occasion », avance la Nîmoise.
L’occasion de « parler des valeurs des Jeux aux licenciés »
A la Jeunesse sportive du Chemin-Bas d’Avignon, qui fonctionne grâce à 90 % de bénévoles, ces animations estivales auraient une autre vertu. « Cela permettrait de communiquer sur les Jeux olympiques », explique la responsable, qui constate qu’au club, « les jeunes ne parlent que de football » : « Ils ne s’intéressent pas vraiment aux autres disciplines, ni aux JO. Si on obtient des fonds supplémentaires et qu’on peut organiser des activités avec d’autres clubs, pour initier les jeunes à d’autres sports, créer des passerelles entre quartiers, ce serait une belle ouverture. »
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