Espaces d’apprentissage, lieux de détente ou de compétition, îlots de fraîcheur… Difficile de ne pas voir les piscines comme « des lieux de vie incontournables ». C’est en tout cas ainsi que Catherine Leonidas, vice-présidente de l’Association nationale des élus en charge du sport (Andes), les décrit. « C’est le dernier équipement sportif que je fermerai », assure l’élue de La Rochelle.
Pourtant, malgré l’évidence de leur utilité sociale, nombre de piscines ferment. Des pétitions en ligne sont lancées par des usagers inquiets. Celle pour sauver la piscine de Saint-Sauvant, dans la Vienne, comptabilise un peu plus de 1 200 signatures. Autant que le nombre d’habitants de la commune. « Personne n’a mis un euro dans cette piscine », déplore son maire, Christophe Chappet. Les travaux de rénovation coûteraient 1,2 million d’euros.
Là est la difficulté pour certaines communes ou intercommunalités qui ont à leur charge la gestion des piscines : la note devient vite salée quand il s’agit de rénover en intégrant les nouvelles contraintes thermiques, ou d’envisager de construire un nouvel équipement.
Or les collectivités sont confrontées à cette double problématique : le parc existant, évalué à 4 000 piscines, est vieillissant – 70 % datent d’avant 1995 selon un rapport de la Cour des comptes de 2018 et près de 600 seraient vétustes d’après la Fédération française de natation – et il manque des piscines dans de nombreux endroits.
50 millions d’euros par an
« Etes-vous prête à soutenir un véritable “plan Marshall” pour la rénovation et la construction de piscines ? », a lancé le sénateur (Les Républicains) Michel Savin à la ministre des sports et des Jeux olympiques et paralympiques lors de l’examen, en octobre, du projet de budget 2024. « Au cours des dernières années, nous n’avons pas pu investir suffisamment dans notre parc de piscines. Le plan Génération 2024 nous permettra d’en faire plus », lui a répondu Amélie Oudéa-Castéra.
A l’heure d’accueillir les Jeux à l’été 2024 et alors que le discours officiel a fait du sport une grande cause nationale pour 2024, ce plan Génération 2024 prendra, en janvier, la relève du plan 5 000 équipements de proximité, mis en œuvre en 2022 et 2023. Avec la poursuite d’un même objectif : aider les collectivités à rénover et construire 5 000 infrastructures sportives sur les années 2024 à 2026, moyennant un investissement de 100 millions d’euros par an.
Cela suffira-t-il pour aider les collectivités à sortir la tête de l’eau ? « Pas du tout !, s’exclame Mme Leonidas. Construire ou rénover, c’est en millions d’euros. Ce plan concerne surtout les petites structures à l’utilisation libre, comme les salles de boxe, aires de street work out [équipements de musculation et gymnastique en extérieur], skatepark. »
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