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Paris 2024 : Hugues Fabrice Zango, le thésard qui veut offrir au Burkina Faso sa première médaille d’or olympique

Le triple sauteur, champion du monde 2023, vise à nouveau la victoire samedi lors des Mondiaux en salle de Glasgow. L’étudiant brillant en génie électrique s’entraîne sous les ordres de Teddy Tamgho depuis 2018.

Par  (Nice, envoyé spécial)

Publié le 02 mars 2024 à 14h00, modifié le 04 mars 2024 à 14h43

Temps de Lecture 4 min.

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Hugues Fabrice Zango lors de la finale de triple saut aux championnats du monde d’athlétisme à Budapest, le 21 août 2023.

Il s’est représenté la scène dans les moindres détails. « La finale du triple saut des Jeux olympiques [JO] aura lieu le vendredi 9 août vers 20 heures. Il fera encore jour et le Stade de France affichera complet, prévoit Hugues Fabrice Zango, champion du monde de la discipline. J’imagine du bruit, de l’effervescence. Ma famille sera dans les gradins ainsi que de nombreux amis français et burkinabés… Ils me porteront vers la médaille d’or. »

La longue route qui y mène pourrait passer par l’Ecosse : Hugues Fabrice Zango se présente en favori aux championnats du monde en salle, samedi 2 mars à Glasgow. Il s’élancera « pour écrire notre histoire en lettres d’or, a posté le recordman du monde (18,07 m) sur Facebook, le 28 février. C’est l’héritage du Burkina Faso, d’une nation, d’un peuple en marche ».

Hugues Fabrice Zango, 30 ans, est déjà entré dans l’histoire. En décrochant le bronze aux JO de Tokyo, il a obtenu la première – et aujourd’hui la seule – médaille olympique de son pays. Depuis 2015, le Burkina est dans une passe difficile : des attaques djihadistes et des violences intercommunautaires ont fait près de 20 000 morts et deux millions de déplacés. « Gagner l’or à Paris changerait beaucoup de choses pour moi et ma patrie, dit-il. Le sport est un moyen de soft power et mon pays a besoin de réussites, de personnalités fortes capables de ramener des capitaux et développer certains secteurs, comme le sport. »

Hugues Fabrice Zango, qui s’est déjà investi dans la Fédération burkinabée d’athlétisme, a de l’ambition à revendre et un mental hors du commun. « A Tokyo, je pouvais déjà rêver d’or, analyse-t-il. Mon problème, c’est que je ne savais pas gagner… Il y a des athlètes qui seront toujours deuxièmes. Quand ils rencontrent le champion en titre, ils perdent leurs moyens et le leader prend l’ascendant. Savoir gagner, c’est se mettre dans un état psychologique qui permet de franchir un cap. » Entrevoir la victoire provoquerait parfois une angoisse qu’il ne ressent plus. « Parce qu’on ne sait pas ce qu’il y a derrière un titre, on refuse parfois de gagner, lâche-t-il. Mais une fois qu’on y a goûté, qu’on sait ce qu’il y a derrière, ça rassure… J’ai franchi ce palier en devenant champion du monde : je n’ai plus peur. »

Un « flop total » aux Jeux de Rio

Le 21 août 2023 à Budapest, il réalise un bond à 17,64 m lors de son cinquième essai. Il s’impose, mais la manière ne le satisfait pas. « Je recherche l’excellence en permanence, c’est comme une quête personnelle », concède-t-il. A l’école, Hugues Fabrice Zango était toujours premier de sa classe et brillait aussi en éducation physique grâce à sa vitesse. Par hasard lors d’une compétition interscolaire, il s’essaie au triple saut. Un entraîneur de la fédération le repère et lui propose d’intégrer son club. « Je n’y voyais pas vraiment d’intérêt à part le fait de pouvoir me défouler, raconte-t-il. Mais le coach a dit que j’aurais la possibilité de voyager pour les compétitions. C’est ce qui m’a retenu. »

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