Au début du mois de mars, la direction du Comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques (Cojop) de Paris 2024 expliquait être engagée dans une recherche d’économies dans un certain nombre de domaines. Dans la dernière ligne droite avant l’événement, l’objectif est de ne pas dépasser les plafonds de dépenses figurant dans son budget (4,4 milliards d’euros) et, au final, de pouvoir tenir l’équilibre des comptes.
Cette quête d’économies a conduit les organisateurs des Jeux à solliciter certaines des collectivités publiques associées à l’événement. Lors d’une récente réunion, il a ainsi été demandé à la région Ile-de-France si elle pouvait prendre en charge le coût du transport, cet été, des accrédités (plus de 200 000 officiels, équipes techniques, athlètes, journalistes). De la même façon, il a été demandé à la Ville de Paris si elle pourrait répondre aux demandes d’indemnisation qui seraient formulées par les concessionnaires de parking dans Paris, affectés par les mesures de sécurité et d’interdiction de circulation.
Valérie Pécresse, la présidente (Les Républicains) du conseil régional d’Ile-de-France, et Anne Hidalgo, la maire (Parti socialiste) de Paris, ont toutes les deux rejeté ces invites. Mme Pécresse n’a pas souhaité qu’Ile-de-France Mobilités, dont elle assure la présidence, assume la facture. Elle a estimé qu’accepter cette prise en charge la contraindrait à trouver une compensation pour ne pas déséquilibrer le budget de l’autorité organisatrice des transports.
Mme Hidalgo a tenu à en rester au cadre défini en février 2022 : pour les concessionnaires de parking situés à l’extérieur des zones où sont installés les sites olympiques dans la capitale, de même que pour les commerçants et riverains susceptibles d’être lésés par les mesures de sécurité, c’est à l’Etat et au Cojop qu’il appartient de traiter les éventuelles demandes indemnitaires. Sollicitée, la direction de Paris 2024 n’a pas donné suite.
Tensions budgétaires
Si les sommes en jeu ne sont pas considérables au regard du budget global (8,5 millions d’euros à 10 millions d’euros dans le cas du transport des accrédités par exemple), l’épisode illustre les tensions budgétaires qui accompagnent les tout derniers mois avant les Jeux. Ceux-ci sont considérés comme à hauts risques, en particulier parce que certaines dépenses peuvent s’accroître ou surgir, certaines recettes escomptées étant aussi susceptibles de ne pas se concrétiser.
Dans cette perspective, la direction de Paris 2024 effectue un travail continu de recension des risques avérés ou possibles de surcoûts ou de moindres rentrées. Cela la conduit notamment à identifier s’il lui faudra solliciter la réserve pour aléas dont elle dispose dans son budget.
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