Dans le très bucolique Hurepoix, coin vallonné du sud de l’Ile-de-France, le gymnase Alain-Mimoun et le complexe sportif Clarisse-Agbégnénou trônent désormais côte à côte à Ollainville (Essonne). A eux deux, ces champions réunissent un sacré palmarès : trois médailles d’or et quatre médailles d’argent olympiques.
La judoka, qui a inauguré samedi 23 mars le nouveau bâtiment de 400 mètres carrés à son nom, a beau multiplier les récompenses sportives et être en lice pour conserver son titre olympique à Paris 2024, elle demeure surprise d’un tel honneur. « Alain Mimoun [mort en 2013] est dans la légende du sport avec des exploits fabuleux, notamment sur marathon, réagit-elle. Je n’aurais jamais imaginé ça en débutant. Oui, je suis championne de judo, mais de là à être populaire et que l’on me choisisse pour nommer un complexe sportif… »
A quatre mois des Jeux olympiques de Paris, cette inauguration est l’un des derniers « extras » que s’octroie Clarisse Agbégnénou avant d’attaquer la dernière ligne droite de sa préparation. « Je profite de cette dernière sortie. Quand c’est bien inséré dans l’emploi du temps, c’est parfait. Il me reste du temps avant les Jeux », résume-t-elle.
A l’image du Grand Slam de Paris – équivalent des tournois du Grand Chelem de tennis, pour le judo –, qu’elle a remporté devant un public entièrement acquis à sa cause, la Française de 31 ans puise dans le soutien populaire une énergie inspirante « qui rebooste » avant d’affronter cet ultime défi olympique.
En présence de nombreux enfants, de leurs parents et d’élus locaux, la porte-drapeau tricolore des derniers Jeux – à Tokyo – s’est pliée avec une attention non feinte à toutes les sollicitations traditionnelles : de la découpe du ruban tricolore au dévoilement de la plaque inaugurale, en passant par les démonstrations des jeunes pratiquants d’arts martiaux ou les chants d’écoliers et discours de l’édile. Puis, après avoir remercié « les enfants, les parents et toutes les autorités présentes », la sextuple championne du monde a ouvert la séance de photos et d’autographes au public déjà acquis à sa cause : « Vous êtes mon rayon de soleil. »
Pendant une heure et demie, souriante, Clarisse Agbégnénou a accueilli patiemment chaque demande, ajoutant ici et là un mot gentil, comme à l’adresse de Janella, jeune participante de la démonstration matinale : « Elle est très douée. » Une attitude qui séduit au-delà du public. « Les gens sont épatés, j’en connais plus d’un qui serait déjà parti », salue le maire (divers gauche) d’Ollainville, Jean-Michel Giraudeau.
Il vous reste 55.49% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.
