![Marie-Antoinette Katoto a offert une passe décisive à Wendie Renard, mardi 9 avril en Suède.](https://img.lemde.fr/2024/04/09/0/0/6848/4544/664/0/75/0/1410589_5148699-01-06.jpg)
La dernière fois qu’elle a affronté une grande nation du football au féminin – l’Espagne en finale de la Ligue des nations, fin février –, l’équipe de France avait été corrigée d’un sévère 2-0. Les Bleues avaient donc à cœur de se montrer à la hauteur de leurs ambitions, mardi 9 avril, au moment de rencontrer la Suède, 3e du dernier Mondial et double vice-championne olympique. A Göteborg, au stade Gamla Ullevi, les Tricolores ont offert une bien meilleure prestation que face à la Roja, pour leur deuxième match de qualifications à l’Euro 2025, s’offrant un deuxième succès de rang (0-1), trois jours après avoir battu l’Irlande, avec le même score à Metz.
La première période a même été l’une des plus séduisantes depuis l’intronisation d’Hervé Renard à la tête de la sélection, en mars 2023, quelques mois après la déroute, en amical, contre les mêmes Suédoises (3-0, le 11 octobre 2022). Il aura pourtant fallu attendre la fin de la rencontre, et la 81e minute, pour que leur inévitable capitaine, Wendie Renard, titularisée pour la première fois depuis son retour de blessure, donne la victoire aux siennes, marquant son 38e but en sélection.
Dans un groupe F très relevé, puisqu’il comporte aussi l’Angleterre – championne d’Europe en titre et finaliste de la dernière Coupe du monde –, la France réalise une excellente opération en dominant à l’extérieur l’une de ses principales rivales.
Mardi, les Tricolores ont élevé leur niveau de jeu et apporté « cette petite intuition supplémentaire », réclamée, lundi en conférence de presse, par leur coach.
Une mauvaise nouvelle aura tout de même un peu terni cette belle victoire : la sortie prématurée sur blessure (38e) de Delphine Cascarino, remplacée par Vicki Becho – qui sera expulsée dans les arrêts de jeu après deux avertissements. L’attaquante lyonnaise avait déjà été absente des terrains pendant près d’un an après une rupture du ligament croisé du genou droit.
Etait-ce la raison de la nervosité du sélectionneur, qui a reçu un carton rouge de l’arbitre polonaise Ewa Augustyn, peu avant l’heure de jeu, et a dû terminer la rencontre en tribunes ? Hervé Renard est sorti loin de sa zone réservée, s’adressant vertement à la directrice du jeu, après un coup reçu par sa buteuse Eugénie Le Sommer. Cette dernière, qui fêtait sa 192e cape – à six longueurs du record détenu par Sandrine Soubeyrand –, a été remplacée dans la foulée par Marie-Antoinette Katoto.
Un pressing tout-terrain
Si les Bleues ont multiplié les combinaisons offensives mardi, elles ont longtemps souffert d’un déficit d’efficacité dans l’avant-dernier et le dernier geste. Contre les Irlandaises, elles n’avaient marqué que sur un coup de pied arrêté, malgré une vingtaine de tentatives au but. « Dans les trente derniers mètres, il faut de la subtilité et du talent. On en a. Il faut désormais l’associer à une plus grande efficacité », avait alors analysé leur entraîneur.
C’est une nouvelle fois à la suite d’un corner, d’abord dégagé par les Suédoises, qu’elles ont trouvé l’ouverture : un centre de Sakina Karchaoui, entrée en cours de match, remis de la tête par Katoto et poussé au fond des cages par Wendie Renard, en véritable buteuse… ce que la défenseuse centrale n’est pas.
D’entrée, les Françaises ont acculé les Suédoises, ne leur laissant pas une seconde de répit. Ce pressing tout-terrain a considérablement gêné les locales, qui ont éprouvé de la difficulté à relancer le ballon.
A la 2e minute, un une-deux entre Eugénie Le Sommer et Kadidiatou Diani a permis à la Bretonne de tirer dans le petit filet malgré une position très favorable. Puis, à trois reprises, intenable sur son aile droite, Diani a pris de vitesse les défenseuses adverses, sans que ses centres soient repris par ses coéquipières, notamment Grace Geyoro (36e et 43e).
Mais quand les Bleues ont relâché la pression, la Suède est passée proche d’en profiter. Une première fois lorsque la gardienne Pauline Peyraud-Magnin, sortie à propos, a devancé en profondeur Johanna Rytting Kaneryd (29e). Une deuxième, lorsqu’une contre-attaque a failli les surprendre : les Tricolores évitant une ouverture du score injuste grâce à un sauvetage sur sa ligne de la défenseuse Selma Bacha (41e).
En deuxième période, le rythme de la partie a chuté, les deux équipes se montrant prudentes. Concentrées, pas déstabilisées par les blessures de Cascarino et Le Sommer, ou par le carton rouge de leur sélectionneur, les Françaises ont lancé un premier avertissement à la 80e minute par une frappe puissante de Grace Geyoro, détournée en corner par Jennifer Falk.
Avant que Wendie Renard, pour sa 157e sélection, n’endosse son costume de sauveuse. La capitaine place ses troupes en situation favorable dans la course à l’une des deux premières places qualificatives du groupe F. Une position qu’elles tenteront de préserver lors de la double confrontation contre les Three Lionesses, le 31 mai à Newcastle et le 4 juin à Saint-Etienne.x
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