« C’est un grand honneur. » Christiane Jarret est trésorière générale de l’ASPTT d’Orléans. Jeudi 11 avril, au siège social de la fédération omnisports, dans le 13e arrondissement de Paris, elle a reçu, de la main de la ministre des sports et des Jeux olympiques et paralympiques, Amélie Oudéa-Castéra, un billet pour assister à l’un des quarts de finale du tournoi olympique féminin de basket, le 7 août, dans la capitale.
Christiane Jarret fait partie des heureuses et heureux bénéficiaires des places achetées par l’Etat et 200 à 250 collectivités locales, et que ceux-ci vont distribuer gratuitement à des publics choisis. Une première dans l’histoire des Jeux olympiques et paralympiques : 1 million de tickets ont ainsi été acquis sur les 13 millions disponibles.
Pour assister à l’épreuve, qu’elle attend avec beaucoup d’impatience, Christiane Jarret a déjà réservé son trajet en train. Elle sera par ailleurs hébergée gratuitement par la fédération, du fait de son titre de trésorière. Ce ne sera pas le cas pour les 731 autres bénévoles de l’ASPTT, issus de la France entière, qui bénéficieront aussi de places gratuites : leur transport et leur hébergement ne seront pas pris en charge, ils devront faire par leurs propres moyens.
C’est là l’un des challenges associé à ces opérations de billetterie, visant à répondre à la promesse de Jeux « populaires » : au-delà de la distribution des précieux sésames, encore faut-il s’assurer que les bénéficiaires puissent effectivement assister aux épreuves, dont une majorité se tiendra en Ile-de-France. Ce qui peut relever du casse-tête.
« En capacité d’offrir la place, pas l’hébergement »
« Les comités régionaux vont s’organiser pour faire du covoiturage. Les bénévoles se connaissent. Il y aura une solidarité » à la fois pour le transport et l’hébergement, assure Princia Ramasinera, chargée de développement sportif au sein de l’ASPTT.
« Nous sommes en capacité d’offrir la place, mais pas l’hébergement », souligne, de son côté, Zinèbe Haddaoui, adjointe chargée du sport à la mairie d’Avignon. La ville, qui a acheté 1 000 places, a opté pour la proximité : ces billets concernent les épreuves de football qui se disputeront à Marseille, à une heure de route.
Pour sa part, le département des Landes, en plus de 62 000 euros débloqués pour l’achat de 1 000 places, a également déboursé 40 000 euros pour le transport et l’hébergement des bénéficiaires : ceux-ci pourront aller assister à des compétitions à Paris, Lille et Bordeaux.
« C’est une dotation par personne, selon la destination. Des organisations collectives vont également se mettre en place », relève le président (Parti socialiste) du conseil départemental, Xavier Fortinon, qui reconnaît qu’« il y aura un reste à charge, c’est inévitable ».
Partenariat avec la SNCF
Dans le cadre de son plan « Tous aux Jeux », dont 70 % à 80 % des bénéficiaires seront franciliens, l’Etat va consacrer 6,2 millions d’euros aux frais de transport et d’hébergement pour les seuls groupes scolaires et jeunes défavorisés. Cette somme sera portée par le ministère de l’intérieur et des outre-mer ainsi que par le ministère de l’éducation nationale et de la jeunesse.
Pour les scolaires qui viendront de province, un partenariat a été noué avec la SNCF. « Cela permettra à plus de 40 000 d’entre eux de voyager à prix réduit, avec un tarif spécial à moins de 60 %, a détaillé Mme Oudéa-Castéra. La majorité des groupes ont déjà pu sécuriser leurs moyens de transport. »
Un partenariat a également été établi avec Ile-de-France Mobilités, le gestionnaire des transports franciliens, « pour fluidifier et réduire les coûts des transports » sur Paris et ses environs. Des discussions sont par ailleurs en cours avec Air France pour les 1 200 élèves et accompagnateurs ultramarins.
Pour ce public d’outre-mer – qui bénéficiera de 3,2 millions d’euros sur les 6,2 millions dévolus à la prise en charge des frais de transport et d’hébergement –, des discussions ont été engagées avec les collectivités franciliennes « pour la mise à disposition d’un certain nombre de gymnases et d’accueils collectifs », a expliqué Mme Oudéa-Castera. Cela vaudra aussi pour d’autres « classes éloignées de Paris ».
Dans le cadre de son programme « Tous aux Jeux », l’Etat a mobilisé 11,4 millions d’euros pour acheter 401 220 billets pour les Jeux de Paris 2024 : 100 700 pour les épreuves olympiques, 298 600 pour les compétitions paralympiques, ainsi que 1 920 pour les cérémonies. Ces places seront distribuées gratuitement à quatre publics identifiés comme prioritaires : la jeunesse (258 800, dont 193 400 élèves d’écoles primaires, collèges et lycées et leurs accompagnants), les personnes en situation de handicap (17 400), les bénévoles du mouvement sportif (100 100), ainsi que les agents publics (24 920).
Les bénéficiaires pourront ainsi assister à des épreuves avec des billets représentant un prix moyen de 50 euros pour les JO et de 20 euros pour les Jeux paralympiques. Ces billets correspondent à plus de « 700 sessions, dont 50 % de sessions de phases finales ou à médailles », a précisé la ministre des sports et des Jeux olympiques et paralympiques, Amélie Oudéa Castera, jeudi 11 avril.
Retrouvez tous nos contenus sur les Jeux olympiques et paralympiques :
- La sécurité
Dérogation, QR code : ce que contiendra le site pour pouvoir se déplacer pendant les JO de Paris
Le déploiement de la lutte antidrone pour les Jeux face aux incertitudes sur l’efficacité du système
- Les transports
Les questions pratiques sur les déplacements à Paris, à pied, en métro, en voiture…
Faut-il craindre le pire dans les transports en Ile-de-France ?
Les transports pendant les JO 2024 à Paris : de l’euphorie des promesses au choc de la réalité
- Les sites
Première mise en route du restaurant au village des athlètes
Ces lieux de la capitale qui se mettent à l’heure olympique
Comment Paris La Défense Arena est devenue piscine olympique pour les Jeux
Deux chantiers pour les Jeux olympiques sont encore suivis de « très, très près »
Le village olympique de Paris 2024 prend ses quartiers en Seine-Saint-Denis
- La cérémonie d’ouverture
Dernières répétitions techniques pour la parade nautique d’ouverture des Jeux
- La préparation des athlètes
Plusieurs fédérations françaises traversent une zone de turbulences à un mois des Jeux
Enzo Lefort, fleurettiste touche-à-tout
A Rome, l’athlétisme français retrouve des couleurs avant les Jeux olympiques
Le voyage intérieur de Kevin Mayer vers Paris 2024
- Le contexte international
Les Palestiniens demandent la mise à l’écart des athlètes israéliens
« Aux Jeux olympiques de Paris, un état des lieux des rapports de force mondiaux »
En Russie, le mouvement sportif se déchire sur sa participation aux JO
- La billetterie
Les achats de billets pour les Jeux paralympiques progressent doucement
La Mairie de Paris veut privilégier les « quartiers populaires » pour la cérémonie d’ouverture
La billetterie populaire de l’Etat et des collectivités locales au défi de la logistique
- Le budget
L’Etat accorde une rallonge de 33 millions d’euros pour l’organisation des Jeux paralympiques
Le Comité d’organisation assure avoir bouclé plus de 90 % du budget de ses recettes
En quête d’économies, les organisateurs des Jeux sollicitent l’aide de collectivités partenaires
- Les enquêtes judiciaires en cours
Tony Estanguet, le patron des Jeux, à son tour dans le viseur de la justice
Les « quatre mousquetaires » du comité d’organisation ciblés par le PNF
- Le relais de la flamme olympique
Certaines communes s’irritent des exigences et des coûts liés à l’accueil du relais de la flamme
- Les Jeux paralympiques
La stratégie française pour faire le plein de médailles aux Jeux paralympiques
Le gouvernement appuie sur l’accélérateur pour combler les retards d’accessibilité
- La Seine-Saint-Denis et les Jeux
Les habitants s’inquiètent du risque de gentrification de Saint-Denis
La Seine-Saint-Denis lance son Olympiade culturelle
Le centre aquatique olympique, une piscine XXL pour la Seine-Saint-Denis
La Courneuve entre enthousiasme et inquiétude vis-à-vis de la transformation du parc Georges-Valbon
Le Red Star Rugby de Saint-Ouen privé de stade à cause des Jeux
Une île, un maire écolo et « la chance » de bénéficier des Jeux
- Paris à l’heure des Jeux
Anne Hidalgo annonce qu’elle se baignera dans la Seine la semaine du 15 juillet
Pourquoi ravitailler la capitale va être une épreuve
Après la réquisition de leurs logements, des étudiants pas encore fixés sur leur sort
Inauguration enthousiaste pour l’Adidas Arena, la nouvelle salle de la porte de la Chapelle
- Les Jeux, ce n’est pas seulement Paris et la Seine-Saint-Denis
Succès populaire pour les débuts du relais de la flamme olympique
À Marseille, les politiques se disputent la lumière olympique
Les quartiers nord de Marseille, si près, si loin des Jeux
A J-55, la Meuse essaye de mobiliser ses habitants avant le passage de la flamme olympique
A la Martinique et à la Guadeloupe, la fièvre olympique monte à distance
- Les enjeux environnementaux
La qualité de l’eau de la Seine n’est « pas au rendez-vous »
Paris 2024 est-il sur la bonne voie pour tenir son engagement de « Jeux plus responsables » ?
Les risques d’un été caniculaire font craindre des Jeux olympiques suffocants
Diviser par deux l’empreinte carbone des repas servis aux Jeux : l’autre défi de Paris 2024
Comment les organisateurs des JO comptent faire face à une canicule cet été
- Les enjeux sociétaux que les Jeux mettent en exergue
Des difficultés de recrutement persistantes à moins de trois mois des Jeux olympiques
L’Etat lance un guide d’accessibilité des Jeux pour les personnes en situation de handicap
Les anti-JO peinent à mobiliser
Loin du faste des JO, la réalité des cours d’EPS dans un collège de Montreuil
A l’heure du sport grande cause nationale, la situation préoccupante des piscines en France
Contribuer
Réutiliser ce contenu