« Nous pensions que ce serait plus grand, mais c’est tout de même sympa », remarquent Ivo et Melissa Leon. Sortant de la boutique officielle de Paris 2024 aux Halles, lundi 15 avril, le sac de ces touristes brésiliens est bien fourni. En vacances dans la capitale pour une semaine, le couple a, au total, déboursé pour ses enfants quelque 250 euros en sweat-shirt, tee-shirt et porte-clés arborant le logo au visage de « Marianne », emblème des Jeux olympiques et paralympiques (JOP).
Sur une des étagères de cette boutique de 80 mètres carrés, située en plein cœur de Paris, trônent par dizaines les Phryges, les mascottes des Jeux. On y trouve également les affiches officielles, des étiquettes de bagages, des bracelets ou encore les collections textiles de l’équipe de France olympique et paralympique.
« Les produits phares sont surtout les porte-clés des mascottes », explique Maylis Martin, vendeuse dans la boutique depuis huit mois, en désignant les produits accrochés le long des étagères et vendus à 15 euros l’unité – soit le modèle le moins cher des peluches. « Les enfants sont raides dingues » des Phryges, poursuit-elle. « Et puis ça reste une mascotte, les gens la veulent. » Les pin’s aussi rencontrent un franc succès. « Pendant les Jeux, le vrai sport des fans est de se les échanger », poursuit Mme Martin. Dans sa boutique, celui qui se vend le mieux est à l’effigie d’un pigeon – symbole, un brin humoristique, de Paris.
Un mégastore sur les Champs-Elysées
Après le lancement de la boutique en ligne à la fin de 2021, l’établissement du Forum des Halles a été le premier à avoir ouvert ses portes, en novembre 2022. Depuis, six autres ont été inaugurés : la majorité est concentrée en Ile-de-France, notamment dans les gares et centres commerciaux du Louvre et de la Défense. Il y en a aussi deux à Lyon.
D’autres boutiques officielles physiques ouvriront d’ici aux JOP dans les lieux de forte fréquentation : l’une à la station de métro Châtelet-Les Halles, vendredi 19 avril, une autre à la gare Montparnasse, le 22 avril. Puis sur le parvis de la tour Eiffel au cours du mois de mai, ainsi qu’à Lille. Un dispositif itinérant, dans le même esprit que le camion-boutique du Tour de France, suivra également le parcours de la flamme sur toutes ses étapes. A la fin de juin, à un mois de l’ouverture des Jeux, un mégastore de 1 000 mètres carrés ouvrira sur les Champs-Elysées.
« Ça ne va qu’aller crescendo. En 2024, on double les ventes chaque mois », assure Edouard Bardon, directeur chargé de la licence et des ventes au sein du Comité d’organisation de Paris 2024 (Cojop). En comparaison avec 2023, où les pics de vente étaient liés à des événements précis, comme la rentrée des classes ou Noël, « la consommation est beaucoup plus linéaire depuis le début de l’année. » Pendant les Jeux olympiques (du 26 juillet au 11 août) et paralympiques (du 28 août au 8 septembre), 150 points de vente seront implantés sur la quarantaine de sites de compétition et de célébration, en plus d’une vingtaine en dehors des sites.
« Excessivement chers »
A moins de trois mois des Jeux, ces boutiques attirent aussi les curieux. Dans la petite boutique officielle du hall 2 de la gare de Lyon, qui a ouvert en février, beaucoup de clients ne font que jeter un œil. En attendant son train pour Nice, où il réside, Bernard (qui n’a pas souhaité donner son nom), ancien sportif de haut niveau en handball et athlétisme, fait du « repérage ». « Je vais acheter [des produits dérivés] seulement au moment des Jeux, pour les vivre en même temps », explique celui qui a ses tickets pour les épreuves d’athlétisme et de football.
Allison Hoarau, habitante de Nevers, était venue quant à elle dans l’idée d’offrir un stylo à ses filles. La mère au foyer repart finalement les mains vides : « Tous les prix sont excessivement élevés pour un souvenir », dit-elle en soupirant, en montrant du doigt un porte-clés « I love Paris 2024 » à 9,90 euros. « C’est assez cher mais on paye pour le logo, je suppose », avance Chantal (qui n’a pas souhaité donner son nom). Après un week-end parisien et en attendant son train pour rentrer en Suisse, la mère de famille a décidé de faire plaisir à ses deux fils âgés de 7 et 12 ans. Elle a dépensé une cinquantaine d’euros pour acheter des tee-shirts floqués Paris 2024. « Nous ne faisons pas beaucoup de shopping. C’était la dernière occasion d’avoir un souvenir », commente la touriste.
« La clientèle internationale est la plus réceptive parce qu’il y a un effet d’aubaine et d’opportunité de passage », analyse Edouard Bardon. Même si, à l’approche des Jeux, la consommation s’élargit aux Français. « C’est assez hétéroclite. Il y a autant de Français que de touristes. Après, ça joue aussi beaucoup selon la période », observe Maylis Martin. En moyenne, le panier moyen d’un client dans ces boutiques s’élève entre 40 et 50 euros, selon les chiffres du Cojop.
Paris 2024 s’est donné pour objectif d’écouler deux milliards de produits, dont plus de deux millions de Phryges, afin de dépasser le nombre de peluches vendues lors des JO de Tokyo (2021) et de Londres (2012). L’ensemble des boutiques en ligne et physiques compte 750 références, un chiffre qui doublera d’ici aux Jeux. « Pour l’instant, on a fait entre 30 % et 40 % de notre activité, ça veut dire qu’il en reste 60 %. L’essentiel reste à faire », conclut Edouard Bardon.
Retrouvez tous nos contenus sur les Jeux olympiques et paralympiques :
- La sécurité
Dérogation, QR code : ce que contiendra le site pour pouvoir se déplacer pendant les JO de Paris
Le déploiement de la lutte antidrone pour les Jeux face aux incertitudes sur l’efficacité du système
- Les transports
Les questions pratiques sur les déplacements à Paris, à pied, en métro, en voiture…
Faut-il craindre le pire dans les transports en Ile-de-France ?
Les transports pendant les JO 2024 à Paris : de l’euphorie des promesses au choc de la réalité
- Les sites
Première mise en route du restaurant au village des athlètes
Ces lieux de la capitale qui se mettent à l’heure olympique
Comment Paris La Défense Arena est devenue piscine olympique pour les Jeux
Deux chantiers pour les Jeux olympiques sont encore suivis de « très, très près »
Le village olympique de Paris 2024 prend ses quartiers en Seine-Saint-Denis
- La cérémonie d’ouverture
Dernières répétitions techniques pour la parade nautique d’ouverture des Jeux
- La préparation des athlètes
Plusieurs fédérations françaises traversent une zone de turbulences à un mois des Jeux
Enzo Lefort, fleurettiste touche-à-tout
A Rome, l’athlétisme français retrouve des couleurs avant les Jeux olympiques
Le voyage intérieur de Kevin Mayer vers Paris 2024
- Le contexte international
Les Palestiniens demandent la mise à l’écart des athlètes israéliens
« Aux Jeux olympiques de Paris, un état des lieux des rapports de force mondiaux »
En Russie, le mouvement sportif se déchire sur sa participation aux JO
- La billetterie
Les achats de billets pour les Jeux paralympiques progressent doucement
La Mairie de Paris veut privilégier les « quartiers populaires » pour la cérémonie d’ouverture
La billetterie populaire de l’Etat et des collectivités locales au défi de la logistique
- Le budget
L’Etat accorde une rallonge de 33 millions d’euros pour l’organisation des Jeux paralympiques
Le Comité d’organisation assure avoir bouclé plus de 90 % du budget de ses recettes
En quête d’économies, les organisateurs des Jeux sollicitent l’aide de collectivités partenaires
- Les enquêtes judiciaires en cours
Tony Estanguet, le patron des Jeux, à son tour dans le viseur de la justice
Les « quatre mousquetaires » du comité d’organisation ciblés par le PNF
- Le relais de la flamme olympique
Certaines communes s’irritent des exigences et des coûts liés à l’accueil du relais de la flamme
- Les Jeux paralympiques
La stratégie française pour faire le plein de médailles aux Jeux paralympiques
Le gouvernement appuie sur l’accélérateur pour combler les retards d’accessibilité
- La Seine-Saint-Denis et les Jeux
Les habitants s’inquiètent du risque de gentrification de Saint-Denis
La Seine-Saint-Denis lance son Olympiade culturelle
Le centre aquatique olympique, une piscine XXL pour la Seine-Saint-Denis
La Courneuve entre enthousiasme et inquiétude vis-à-vis de la transformation du parc Georges-Valbon
Le Red Star Rugby de Saint-Ouen privé de stade à cause des Jeux
Une île, un maire écolo et « la chance » de bénéficier des Jeux
- Paris à l’heure des Jeux
Anne Hidalgo annonce qu’elle se baignera dans la Seine la semaine du 15 juillet
Pourquoi ravitailler la capitale va être une épreuve
Après la réquisition de leurs logements, des étudiants pas encore fixés sur leur sort
Inauguration enthousiaste pour l’Adidas Arena, la nouvelle salle de la porte de la Chapelle
- Les Jeux, ce n’est pas seulement Paris et la Seine-Saint-Denis
Succès populaire pour les débuts du relais de la flamme olympique
À Marseille, les politiques se disputent la lumière olympique
Les quartiers nord de Marseille, si près, si loin des Jeux
A J-55, la Meuse essaye de mobiliser ses habitants avant le passage de la flamme olympique
A la Martinique et à la Guadeloupe, la fièvre olympique monte à distance
- Les enjeux environnementaux
La qualité de l’eau de la Seine n’est « pas au rendez-vous »
Paris 2024 est-il sur la bonne voie pour tenir son engagement de « Jeux plus responsables » ?
Les risques d’un été caniculaire font craindre des Jeux olympiques suffocants
Diviser par deux l’empreinte carbone des repas servis aux Jeux : l’autre défi de Paris 2024
Comment les organisateurs des JO comptent faire face à une canicule cet été
- Les enjeux sociétaux que les Jeux mettent en exergue
Des difficultés de recrutement persistantes à moins de trois mois des Jeux olympiques
L’Etat lance un guide d’accessibilité des Jeux pour les personnes en situation de handicap
Les anti-JO peinent à mobiliser
Loin du faste des JO, la réalité des cours d’EPS dans un collège de Montreuil
A l’heure du sport grande cause nationale, la situation préoccupante des piscines en France
Contribuer
Réutiliser ce contenu