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OL- PSG : les Lyonnaises renversent Paris au terme d’une spectaculaire demi-finale aller de Ligue des champions

Menées de deux buts jusqu’à la 80ᵉ minute, les joueuses lyonnaises ont inversé une situation très défavorable en six minutes, pour s’imposer à domicile, samedi (3-2).

Par  (Décines-Charpieu (Rhône), envoyé spécial)

Publié le 20 avril 2024 à 22h14, modifié le 21 avril 2024 à 08h26

Temps de Lecture 3 min.

La joie des Lyonnaises après avoir inscrit un troisième but face à Paris, le 20 avril 2024, en demi-finales aller de la Ligue des champions à Décines-Charpieu (Rhône).

Les deux équipes favorites de la Ligue des champions féminine 2024 ont bien failli connaître le même sort à l’issue des demi-finales aller. Mais, à l’inverse du FC Barcelone, battu par Chelsea samedi 20 avril (1-0), les Lyonnaises ont montré contre le PSG, quelques heures plus tard, qu’elles veulent demeurer la meilleure équipe d’Europe. Menées de deux buts sur leur pelouse de Décines-Charpieu (Rhône) jusqu’à la 80e minute, les joueuses de l’entraîneuse Sonia Bompastor ont tout renversé pour arracher la victoire au terme d’une spectaculaire demi-finale aller (3-2). Octuple vainqueur de la compétition – un record européen –, l’OL a rappelé que son ADN est continental.

« C’est pas l’OL, ça ! On ne peut pas faire ça », a d’ailleurs harangué la capitaine, Wendie Renard, après la rencontre, au cœur d’un cercle formé par ses partenaires, tançant leur partie longtemps amorphe. Mais, en six minutes, ses coéquipières ont assommé Paris. Et c’est une ex-Parisienne qui a sonné la révolte : Kadidiatou Diani a d’abord réduit la marque, pleine d’opportunisme à la 80e minute de jeu. Puis, portées par 38 466 spectateurs tout à coup complètement réveillés – un record à domicile pour l’OL –, les Lyonnaises ont égalisé quatre minutes plus tard sur un splendide tir de leur milieu de terrain haïtienne, Melchie Dumornay. Et, deux minutes plus tard, le volcan lyonnais a rugi et exulté après le but victorieux inscrit par Amel Majri, tout juste entrée en jeu.

Qui aurait imaginé ce scénario complètement fou jusqu’à la 80e minute, alors que les Parisiennes semblaient avoir pris l’ascendant sur leurs rivales hexagonales ? Intenables, à l’image de l’attaquante malawite, Tabitha Chawinga, et de Marie-Antoinette Katoto, les joueuses de Jocelyn Prêcheur menaient alors de deux buts – un doublé de leur buteuse française.

Les Parisiennes regretteront leurs occasions manquées

« Ce renversement de situation, après avoir été mené deux à zéro, prouve la force mentale et collective de notre groupe », a constaté Sonia Bompastor après la rencontre, « fière » de ses troupes. Joueuse de l’OL pendant six ans, l’entraîneuse lyonnaise (depuis 2021) a savouré le caractère exceptionnel du moment. « Ces six minutes sont peut-être les plus intenses et les plus favorables que j’ai vécues. Il fallait marquer au moins un but pour avoir le soutien du public et renverser la situation. »

Largement en tête de la Division 1 avec neuf points d’avance sur les Parisiennes, les Fenottes n’avaient jamais perdu cette saison, éliminées seulement en Coupe de France par Fleury aux tirs au but. Dans une compétition continentale dont le club a fait sa chasse gardée depuis son premier sacre en 2011, les Lyonnaises sont parvenues à prolonger leur invincibilité.

Bien que handicapée par de nombreuses absentes de rang – Ada Hegerberg, Eugénie Le Sommer, Sara Däbritz ou Dzsenifer Marozsan –, la meilleure équipe de l’histoire du football féminin est parvenue à conforter son statut face à des rivales qu’elle connaît par cœur. Et qu’elle maîtrise en général très bien.

L’OL a pourtant bien failli regretter la ribambelle d’occasions gâchées en première période. Dominantes, avant d’éprouver beaucoup plus de difficultés après la pause – et avant leur réveil salvateur –, les Lyonnaises ont d’abord cruellement manqué d’efficacité. Trop molles ou maladroites, les tentatives de Delphine Cascarino (7e et 38e) ou de Lindsey Horan (9e et 29e) n’ont pas mis en danger la défense parisienne. Et quand la précision était au rendez-vous, la gardienne parisienne, Constance Picaud, a signé une performance de haut vol.

Marie-Antoinette Katoto a inscrit un doublé en demi-finales aller de la Ligue des champions, samedi 20 avril 2024, à Décines-Charpieu (Rhône).

A l’inverse, le Paris Saint-Germain s’est montré tranchant, convertissant l’une de ses rares occasions juste avant la pause. Et il n’aura fallu que quatre minutes à la buteuse Marie-Antoinette Katoto pour inscrire ses sixième et septième buts de la saison en Ligue des champions, à cheval sur la mi-temps (44e et 48e). L’internationale tricolore n’est pas passée loin du triplé peu de temps après (70e), la gardienne lyonnaise, Christiane Endler, signant un arrêt de classe après un nouveau numéro de la phénomène Tabitha Chawinga.

« Le haut niveau ne pardonne pas »

La première réalisation de Katoto est intervenue après que Sandy Baltimore s’est débarrassée de sa coéquipière en l’équipe de France Selma Bacha pour centrer fort devant la cage lyonnaise. Opportuniste, l’attaquante a ouvert la marque. Et, à peine sorties des vestiaires, les Parisiennes ont accéléré, et cru avoir fait la différence. Jaillissant sur un tir contré de l’intenable Chawinga, Marie-Antoinette Katoto a réduit le Parc OL au silence. Sonnées, les joueuses de Sonia Bompastor ont failli sombrer en deux minutes : mais, coup sur coup, Sakina Karchaoui et Tabitha Chawinga ont manqué d’adresse dans des positions favorables (50e et 51e). « Le haut niveau ne pardonne pas », a regretté Jocelyn Prêcheur, confessant « pas mal de frustration » après la partie. « Quand on a l’opportunité de tuer le match, il faut la saisir. »

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Enlevée, intense et renversante, cette douzième rencontre entre les deux clubs français – en sept confrontations – en Ligue des champions a plus que tenu ses promesses. « Ce sont de superbes moments à vivre. Ce genre de spectacle permet de fidéliser les supporteurs », a salué Sonia Bompastor.

Lire notre enquête (2023) : Article réservé à nos abonnés Le football féminin français ne veut pas manquer le dernier train du professionnalisme

Loin de s’avouer vaincues, les Parisiennes devront s’imposer à domicile au retour, dimanche 28 avril, pour espérer éliminer leur bête noire favorite et se qualifier ainsi pour leur troisième finale après 2015 et 2017. « On n’est pas loin. Un but de retard, ce n’est pas impossible à renverser, a analysé l’entraîneur parisien. On a vu qu’on pouvait les mettre en difficulté. » Sacrées pour la dernière fois en 2022, les partenaires de Wendie Renard n’auront, elles, qu’à ne pas perdre au Parc des Princes, pour humer à nouveau le parfum d’une finale européenne. Renversantes samedi, les Lyonnaises, qui pourraient compter sur le renfort de quelques absentes, espèrent disputer à Bilbao (Espagne), le 25 mai, leur onzième finale européenne.

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