Le 26 juillet, trente-six athlètes de onze pays différents composant l’équipe des réfugiés défileront sous le drapeau olympique pour la cérémonie d’ouverture des JO, prévue sur la Seine. Leurs identités ont été dévoilées par le président du Comité international olympique (CIO), Thomas Bach, jeudi 2 mai à Lausanne, en Suisse, siège de l’instance.
Ces vingt-trois hommes et treize femmes ont été sélectionnés en grande majorité parmi les soixante-treize athlètes bénéficiaires d’une bourse pour Paris 2024, financée par le CIO, à travers sa Fondation olympique pour les réfugiés et dans le cadre du programme « Solidarité olympique ». Pour y être admissibles, les sportifs doivent être des concurrents de haut niveau et être reconnus en tant que réfugiés dans leur pays d’accueil par le Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR) des Nations unies.
Originaires d’Afghanistan, de Syrie, du Soudan, du Soudan du Sud, d’Iran, d’Erythrée, du Cameroun, d’Ethiopie, de la République démocratique du Congo, du Venezuela et de Cuba, les membres de cette équipe sont accueillis par quinze comités nationaux olympiques. Ils se réuniront à Bayeux (Calvados) avant l’ouverture du village olympique pour un pré-entraînement. Judo, cyclisme, athlétisme, taekwondo… Les membres de l’équipe seront en lice dans douze sports individuels. Le CIO réserve pour ces disciplines des « invitations » pour des athlètes réfugiés.
L’instance a mis en place cet accueil d’athlètes au statut de réfugiés depuis les Jeux de Rio, en 2016. Fin 2015, au terme d’une année marquée par la crise mondiale des réfugiés, avec notamment le conflit en Syrie, Thomas Bach avait annoncé à l’assemblée générale des Nations Unies la création d’une équipe olympique spécifique.
Dix athlètes de quatre pays avaient constitué la première équipe lors des Jeux de Rio. Pour les Jeux de Tokyo en 2021, l’équipe comptait vingt-neuf athlètes de onze pays. Beaucoup sont devenus des ambassadeurs et porte-parole de la cause à l’instar de la cycliste Masomah Ali Zada. Née en Afghanistan et membre de l’équipe olympique des réfugiés à Tokyo, cette dernière sera cheffe de mission pour l’équipe présente à Paris cet été. « Nous espérons que ces réfugiés vont être source d’inspiration pour d’autres réfugiés qui ont fui leur pays mais qui n’ont pas renoncé à leurs rêves », a-t-elle déclaré jeudi 2 mai.
Pour la première fois au sein de cette équipe figurera une athlète qui ne devra pas sa présence à une invitation : la boxeuse camerounaise Cindy Ngamba, réfugiée au Royaume-Uni, et trois fois championne d’Angleterre, s’est qualifiée dans la catégorie moins de 75 kg pour les épreuves olympiques. Elle constituera d’ailleurs le principal espoir de médaille – la première – pour l’équipe des réfugiés.
« Un effet d’affichage important pour le CIO »
En assurant ainsi la visibilité de l’équipe, le CIO souhaite présenter une image positive des réfugiés et sensibiliser au rôle que le sport peut jouer pour les soutenir. Selon les derniers chiffres du HCR, 108 millions de personnes ont été déplacées de force dans le monde à la fin de 2022 en raison de persécutions, de conflits, de violences, de violations des droits de l’homme.
A ce jour, le travail de la Fondation olympique pour les réfugiés « a permis à près de 400 000 jeunes de faire du sport en toute sécurité. Plus de 1 600 entraîneurs ont été formés à l’organisation de séances de sport » et ses programmes « ont soutenu des jeunes dans onze pays sur les cinq continents », selon le CIO.
Le soutien aux sportives et sportifs réfugiés « est un effet d’affichage qui est très important pour le CIO », explique Pascal Gillon, chercheur spécialisé dans la géopolitique du sport à l’université de France-Comté, à Besançon (Doubs).
« Cela attire un coup de projecteur sur une problématique, à des coûts qui sont faibles pour lui. Il a les moyens financiers pour payer 70 bourses. Il pourra présenter, pendant la cérémonie d’ouverture, une équipe de réfugiés et dire qu’il se préoccupe de cette dimension-là. »
Cela permet aussi au CIO de « rester l’autorité suprême du sport à l’échelle internationale », poursuit M. Gillon, qui souligne que « le CIO avait peur que l’ONU développe une agence du sport comme il y a une agence qui s’occupe de la santé ».
Retrouvez tous nos contenus sur les Jeux olympiques et paralympiques :
- La sécurité
Dérogation, QR code : ce que contiendra le site pour pouvoir se déplacer pendant les JO de Paris
Le déploiement de la lutte antidrone pour les Jeux face aux incertitudes sur l’efficacité du système
- Les transports
Les questions pratiques sur les déplacements à Paris, à pied, en métro, en voiture…
Faut-il craindre le pire dans les transports en Ile-de-France ?
Les transports pendant les JO 2024 à Paris : de l’euphorie des promesses au choc de la réalité
- Les sites
Première mise en route du restaurant au village des athlètes
Ces lieux de la capitale qui se mettent à l’heure olympique
Comment Paris La Défense Arena est devenue piscine olympique pour les Jeux
Deux chantiers pour les Jeux olympiques sont encore suivis de « très, très près »
Le village olympique de Paris 2024 prend ses quartiers en Seine-Saint-Denis
- La cérémonie d’ouverture
Dernières répétitions techniques pour la parade nautique d’ouverture des Jeux
- La préparation des athlètes
Plusieurs fédérations françaises traversent une zone de turbulences à un mois des Jeux
Enzo Lefort, fleurettiste touche-à-tout
A Rome, l’athlétisme français retrouve des couleurs avant les Jeux olympiques
Le voyage intérieur de Kevin Mayer vers Paris 2024
- Le contexte international
Les Palestiniens demandent la mise à l’écart des athlètes israéliens
« Aux Jeux olympiques de Paris, un état des lieux des rapports de force mondiaux »
En Russie, le mouvement sportif se déchire sur sa participation aux JO
- La billetterie
Les achats de billets pour les Jeux paralympiques progressent doucement
La Mairie de Paris veut privilégier les « quartiers populaires » pour la cérémonie d’ouverture
La billetterie populaire de l’Etat et des collectivités locales au défi de la logistique
- Le budget
L’Etat accorde une rallonge de 33 millions d’euros pour l’organisation des Jeux paralympiques
Le Comité d’organisation assure avoir bouclé plus de 90 % du budget de ses recettes
En quête d’économies, les organisateurs des Jeux sollicitent l’aide de collectivités partenaires
- Les enquêtes judiciaires en cours
Tony Estanguet, le patron des Jeux, à son tour dans le viseur de la justice
Les « quatre mousquetaires » du comité d’organisation ciblés par le PNF
- Le relais de la flamme olympique
Certaines communes s’irritent des exigences et des coûts liés à l’accueil du relais de la flamme
- Les Jeux paralympiques
La stratégie française pour faire le plein de médailles aux Jeux paralympiques
Le gouvernement appuie sur l’accélérateur pour combler les retards d’accessibilité
- La Seine-Saint-Denis et les Jeux
Les habitants s’inquiètent du risque de gentrification de Saint-Denis
La Seine-Saint-Denis lance son Olympiade culturelle
Le centre aquatique olympique, une piscine XXL pour la Seine-Saint-Denis
La Courneuve entre enthousiasme et inquiétude vis-à-vis de la transformation du parc Georges-Valbon
Le Red Star Rugby de Saint-Ouen privé de stade à cause des Jeux
Une île, un maire écolo et « la chance » de bénéficier des Jeux
- Paris à l’heure des Jeux
Anne Hidalgo annonce qu’elle se baignera dans la Seine la semaine du 15 juillet
Pourquoi ravitailler la capitale va être une épreuve
Après la réquisition de leurs logements, des étudiants pas encore fixés sur leur sort
Inauguration enthousiaste pour l’Adidas Arena, la nouvelle salle de la porte de la Chapelle
- Les Jeux, ce n’est pas seulement Paris et la Seine-Saint-Denis
Succès populaire pour les débuts du relais de la flamme olympique
À Marseille, les politiques se disputent la lumière olympique
Les quartiers nord de Marseille, si près, si loin des Jeux
A J-55, la Meuse essaye de mobiliser ses habitants avant le passage de la flamme olympique
A la Martinique et à la Guadeloupe, la fièvre olympique monte à distance
- Les enjeux environnementaux
La qualité de l’eau de la Seine n’est « pas au rendez-vous »
Paris 2024 est-il sur la bonne voie pour tenir son engagement de « Jeux plus responsables » ?
Les risques d’un été caniculaire font craindre des Jeux olympiques suffocants
Diviser par deux l’empreinte carbone des repas servis aux Jeux : l’autre défi de Paris 2024
Comment les organisateurs des JO comptent faire face à une canicule cet été
- Les enjeux sociétaux que les Jeux mettent en exergue
Des difficultés de recrutement persistantes à moins de trois mois des Jeux olympiques
L’Etat lance un guide d’accessibilité des Jeux pour les personnes en situation de handicap
Les anti-JO peinent à mobiliser
Loin du faste des JO, la réalité des cours d’EPS dans un collège de Montreuil
A l’heure du sport grande cause nationale, la situation préoccupante des piscines en France
Contribuer
Réutiliser ce contenu