« Il faut les choper ! » En marge du relais de la flamme olympique le 9 mai à Marseille, Amélie Oudéa-Castéra n’avait pas hésité à user d’un langage enlevé. Par cette invite pressante, la ministre des sports et des Jeux olympiques et paralympiques avait cherché, avec Tony Estanguet, le président du Comité d’organisation de Paris 2024, à sensibiliser au fait qu’il reste des places pour les tournois masculin et féminin de football des Jeux olympiques (JO) cet été. Et pas qu’un peu ! Sur 2,5 millions de billets mis en vente, un million n’a pas encore trouvé preneur.
Un peu plus d’une semaine plus tard, cet appel n’a pas (encore) produit d’effet majeur. Un rebond a bien été observé sur les achats pour des matchs au Stade-Vélodrome, à Marseille, selon les pouvoirs publics. Mais, même si le football est la discipline où le plus de billets olympiques ont été vendus à ce jour, et si les places au Parc des Princes, à Paris, sont déjà toutes parties, les ventes dans les six autres villes qui accueilleront des rencontres ne décollent pas. Ce n’est pas l’amour foot.
Il est vrai que « le football aux JO, ce n’est pas inné », comme le résume un acteur des Jeux : les fans de ballon rond n’attendent pas vraiment cette échéance pour se précipiter dans les stades. Les rendez-vous internationaux qui suscitent l’engouement sont des compétitions comme la Coupe du monde ou l’Euro… dont la prochaine édition masculine se déroule de la mi-juin à la mi-juillet ; il y a d’ailleurs lieu de penser que c’est ce dernier qui captera avant tout l’attention des fans.
Le tournoi olympique masculin a pour particularité de ne pas voir s’affronter les équipes principales (équipes A), mais celles des Espoirs (moins de 23 ans). Ce qui signifie que la plupart des stars du ballon rond ne devraient pas être présentes.
Pas un rendez-vous incontournable
Reste que certaines têtes d’affiche pourraient être de la partie, la présence de trois « jokers » de plus de 23 ans étant admise. Pour les Bleuets, la Fédération française (FFF) ne désespère pas de disposer de grands noms comme Antoine Griezmann ou encore Kylian Mbappé. D’autant que Didier Deschamps, le sélectionneur des A, a fait savoir, jeudi 16 mai, que des joueurs « pourraient disputer à la fois l’Euro et les Jeux ».
La présence de Kylian Mbappé, le capitaine des Bleus, serait sans nul doute de nature à booster quelque peu les achats de places. Mais elle se heurte à la réalité précitée : les JO ne sont pas un rendez-vous incontournable… aux yeux des clubs non plus. Pour la plupart, il n’est pas question de lâcher leurs troupes après un Euro – juste avant la reprise des championnats nationaux – alors qu’ils n’y sont pas contraints par les règlements de la FIFA. Certains clubs français l’ont déjà signifié à la Fédération française de football. C’est aussi ce qui prévaut à l’étranger.
Il vous reste 29.51% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.