A deux mois des JO, les Bleus du volley se rassurent face à l’équipe B des Etats-Unis en Ligue des nations

C’était un match sans grand suspense ni enjeu, devant des gradins quasiment vides. Au coup de sifflet final, les Bleus ont tout de même poussé un « ouf » de soulagement. Au lendemain d’une sèche défaite contre la Slovénie, l’équipe de France masculine de volley s’est imposée, vendredi 24 mai, à Antalya, en Turquie, face aux Etats-Unis en trois sets (25-22, 25-21, 25-21) pour leur troisième rencontre de la Ligue des nations.

Enfin… face à l’équipe B des Etats-Unis. Car Team USA, deuxième au classement mondial, est de fait déjà assurée de participer aux Jeux olympiques (JO) de Paris 2024 (26 juillet-11 août) et son encadrement avait préféré laisser ses cadres habituels à la maison.

Il faut dire que la Ligue des nations est un tournoi éreintant : depuis le 14 mai et jusqu’au 30 juin, les seize meilleures sélections de la planète s’affrontent sur trois continents – pour cette édition 2024, les épreuves sont organisées au Canada, aux Philippines et en Turquie. Cette année, elle fait surtout office de répétition générale avant les JO, et, dans cette optique, une deuxième déroute de rang aurait fait désordre pour les Tricolores, champions olympiques en titre.

« On n’a pas bien joué contre la Slovénie. On doit retrouver notre identité de jeu. C’est pourquoi la victoire d’aujourd’hui est importante », a déclaré le réceptionneur-attaquant Yacine Louati au micro de La Chaîne L’Equipe après le match. Parmi les satisfactions du jour, Kévin Tillie, Daryl Bultor et Joris Seddik, le jeune central de Montpellier (18 ans), ont été solides. Surtout, Théo Faure a confirmé qu’il représente une solution de remplacement crédible au poste de pointu. Les places sont chères, car seuls douze joueurs seront sélectionnés pour les Jeux – contre quatorze pour autres les grandes compétitions internationales.

« Ils ont montré des choses intéressantes, en particulier Théo Faure, mais les équipes n’étant pas au complet, il y a peu d’enseignements à tirer de la VNL [sigle anglais de la Ligue des nations], relativise Jean-François Exiga, ancien libéro des Bleus (130 sélections). Le match d’hier a néanmoins montré que l’équipe de France doit progresser au contre, son point faible, pour espérer décrocher une médaille à Paris. »

Chemin pavé d’embûches

Après trois rencontres, les Tricolores comptent deux succès. Si le 21 mai, ils avaient battu la Bulgarie en trois sets (25-21, 26-24, 25-14), jeudi, ils avaient été dominés en par la Slovénie, la sixième nation mondiale, celle qui les avait privés du bronze lors de l’Euro 2023 (quatre sets : 25-18, 25-22, 23-25, 25-21). Le visage fermé d’Andréa Giani, le sélectionneur italien des Bleus, était révélateur : ses hommes sont en retard sur le plan de marche qui doit les mener au tournoi olympique.

La route ressemble à un long chemin sinueux et pavé d’embûches. Après avoir décroché l’or à la surprise générale à Tokyo en 2021, la France, tombée au huitième rang mondial, va devoir élever son niveau pour espérer conserver son titre, un exploit que seuls deux pays ont réussi dans l’histoire du volley-ball, la Russie et les Etats-Unis.

Les jeux, pour autant, sont loin d’être faits. Les JO promettent une belle empoignade entre les douze meilleures équipes du monde. « A Paris, elles viendront toutes pour gagner. Je m’attends à l’un des tournois les plus relevés de l’histoire de notre sport », glissait au Monde Nikola Grbic, le sélectionneur serbe de l’équipe de Pologne, à la veille de la Ligue des nations.

Les Bleus ont maintenant rendez-vous avec la Turquie, le 25 mai, avant de s’envoler pour Ottawa, au Canada, où ils retrouveront l’Italie, le 6 juin. Champions du monde en titre, les Transalpins ont battu les Français par trois sets à zéro lors de leur dernière confrontation à Rome, en demi-finales de l’Euro 2023, avant d’être laminés en finale par la Pologne sur le même score.