Pour trouver trace d’un autre vainqueur que l’Olympique lyonnais (OL) ou le FC Barcelone au palmarès de la Ligue des champions féminine, il faut remonter à… 2015 ! Cette année-là, les Allemandes du FFC Francfort s’étaient imposées face au Paris Saint-Germain (PSG). Depuis ? Les Rhodaniennes se sont adjugé six des huit trophées en jeu, dont cinq de rang entre 2016 et 2020. Mais elles ont trouvé chez les Blaugranas, victorieuses en 2021 et 2023, des adversaire à leur mesure.
Samedi 25 mai, à 18 heures, au stade San Mames de Bilbao (Espagne), les deux équipes s’affrontent pour la cinquième fois de leur histoire dans la compétition, leur troisième duel pour le sacre. « C’est un match à 50-50, estime la défenseuse lyonnaise Selma Bacha. Le Barça est tenant du titre et ses joueuses ont beaucoup de qualités, mais on se concentre sur nous : on a l’expérience. »
Jamais les Catalanes n’ont réussi à faire chuter les Fenottes. En 2018, l’OL se débarrassait de Barcelone dès les quarts de finale en gagnant à l’aller et au retour (2-1, 0-1). La saison suivante, pour leur première finale dans la compétition, les Espagnoles s’étaient retrouvées étouffées d’entrée par leurs rivales : cinq minutes avaient suffi à l’Allemande Dzsenifer Marozsan pour ouvrir le score, avant que la Norvégienne Ada Hegerberg inscrive un triplé avant la demi-heure de jeu (4-1). Même scénario en 2022, à Turin (Italie) : après trente-trois minutes, les Rhodaniennes menaient déjà 3-0 et le but de la double Ballon d’or Alexia Putellas ne changea rien à l’issue de la rencontre (3-1).
Cette saison, les deux clubs ont encore affirmé leur domination nationale. Le 17 mai, l’OL a achevé son long parcours en championnat, alourdi par l’introduction d’un nouveau format de playoffs, en dominant le PSG (2-1) pour s’offrir un dix-septième sacre. La capitaine Wendie Renard a prévenu : « Nous ne sommes pas rassasiées de trophées, moi la première. »
Quelques incertitudes demeurent toutefois sur la participation et l’état de forme de certaines joueuses à l’heure de se rendre au Pays basque. Eugénie Le Sommer est forfait sur blessure. Ada Hegerberg, en convalescence, n’a pas encore quitté le banc des remplaçantes. Face à Paris, Damaris Egurrola et Kadidiatou Diani étaient sorties prématurément.
Deux finales perdues sur dix
« On peut mieux faire, avait reconnu l’entraîneuse Sonia Bompastor. Même s’il y a la victoire, le contenu est perfectible. Nous n’avons peut-être pas livré notre meilleur match, mais, malgré tout, pour préparer cette finale de Ligue des champions, le plus important était de gagner. » Et la coach d’insister : « Il nous reste une semaine pour monter le niveau et bien nous préparer pour avoir toutes nos forces devant Barcelone. »
Des forces dont ses troupes auront besoin face à des Catalanes déjà assurées d’un neuvième titre en Liga F – le cinquième successif – et qui n’ont pour l’heure perdu aucun match en championnat. Vainqueures de la Supercoupe d’Espagne en janvier, elles ont même réussi la passe de trois, le 18 mai, en humiliant la Real Sociedad, 8-0, en finale de la Coupe de la Reine.
Pas de quoi les satisfaire pour autant : « Le travail d’aujourd’hui est fait, celui de la saison pas encore », a mis en garde l’attaquante blaugrana Mariona Caldentey. Face à Lyon, les Barcelonaises visent donc un quadruplé. De quoi récompenser, avec la manière, le travail de l’entraîneur Jonatan Giraldez, qui quittera le club en fin de saison.
En plus des Espagnoles Alexia Putellas, Aitana Bonmati – Ballon d’or 2023 –, Irene Paredes ou encore Salma Paralluelo, le Barça bénéficie de l’apport de grandes joueuses étrangères : la redoutable attaquante norvégienne Caroline Graham Hansen, la Suédoise Fridolina Rolfö, ou les vice-championnes du monde anglaises, Lucy Bronze et Keira Walsh.
Même si l’historique leur est favorable, le défi est de taille pour l’OL. Pour ce qui constitue peut-être son dernier match sur le banc rhodanien – elle est convoitée par Chelsea – Sonia Bompastor sait que son équipe devra signer une grande performance. En dix finales de Ligue des champions, Lyon n’en a raté que deux. Mais la onzième s’annonce peut-être comme la plus redoutable.
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